Afghanistan : les Taliban mettent en garde l'OTAN contre «une prolongation de l'occupation»
- Avec AFP
Les Taliban ont mis en garde l'OTAN ce 13 février contre «une prolongation de l'occupation et de la guerre», alors que l'organisation militaire s'apprête à discuter du retrait des troupes étrangères d'Afghanistan.
Les alliés des Etats-Unis au sein de l'OTAN doivent décider la semaine prochaine si leurs 10 000 soldats se retirent avec les forces américaines d'Afghanistan ou s'ils poursuivent leur engagement dans la mission de formation de l'organisation, Resolute Support, alors que les Taliban, selon l'AFP, continuent de frapper les forces régulières.
Dans ce contexte, les Taliban ont déclaré dans un communiqué : «Notre message en vue de la réunion des ministres de l'OTAN est que la prolongation de l'occupation et de la guerre n'est ni dans votre intérêt, ni dans celui de votre peuple et du nôtre.» «Quiconque cherche la prolongation des guerres et de l'occupation sera tenu responsable comme ces dernières deux décennies», a ajouté le groupe.
L'ancien président américain Donald Trump a conclu en février 2020 avec les Taliban un accord qui prévoit le retrait total des forces américaines d'ici mai contre l'engagement des insurgés à ne pas laisser des groupes terroristes agir depuis les zones qu'ils contrôlent et de plus attaquer les troupes américaines.
Donald Trump a ramené à 2 500 le nombre de soldats américains en Afghanistan début 2021.
L'administration Biden envisage de défaire l'engagement de Trump
L'administration de Joe Biden a cependant signifié sa volonté de revoir l'accord américano-taliban, notamment pour «évaluer» le respect par les insurgés de leurs engagements.
L'Allemagne, dont le contingent sur place est le deuxième après celui des Etats-Unis, veut prolonger sa mission militaire en Afghanistan, a annoncé ce 13 février son ministre des Affaires étrangères.
Début février, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, avait appelé les insurgés à respecter leurs engagements, et en particulier à réduire la violence et couper leurs liens avec les groupes terroristes internationaux. «Si nous décidons de partir, nous risquons de mettre en péril le processus de paix, nous risquons de perdre les acquis de la lutte contre le terrorisme international de ces dernières années et nous risquons que l'Afghanistan redevienne un refuge pour les terroristes internationaux», a-t-il souligné. «Si nous décidons de rester, nous risquons de continuer à participer à une opération militaire difficile en Afghanistan et nous risquons d'accroître la violence, y compris à l'encontre des troupes de l'OTAN», a ajouté Jens Stoltenberg. «Quoi que nous décidions, nous devons le faire ensemble», a-t-il conclu.
Ce 13 février, les Taliban ont réitéré leur «engagement sérieux» dans le cadre de l'accord avec Washington, assurant avoir «significativement diminué le niveau de [leurs] opérations».
Ce constat n'est cependant pas celui de nombreux acteurs sur le terrain, selon l'AFP, qui rapporte que les insurgés continuent leur offensive avec des attaques quotidiennes contre les forces afghanes.
Ils ont également lancé des offensives majeures ces derniers mois autour de villes importantes telles que Kandahar et Lashkar Gah, et été accusés par les gouvernements afghan et américain d'être responsables d'une vague d'assassinats de membres de la société civile.
L'accord américano-taliban a également permis l'ouverture de négociations de paix entre les Taliban et Kaboul, qui ont débuté en septembre à Doha, mais n'ont pas encore abouti à des résultats concrets.