Les armes nucléaires américaines seraient de retour au Royaume-Uni après 17 ans d’absence

Des bombes nucléaires américaines B61-12 auraient été transférées à la base aérienne de Lakenheath, au Royaume-Uni, a annoncé le UK Defence Journal. Selon le journal britannique, ce déploiement, le premier depuis 2008, marquerait un changement significatif dans la stratégie nucléaire de l'OTAN.
Les États-Unis auraient déployé, pour la première fois depuis dix-sept ans, des bombes nucléaires au Royaume-Uni, a rapporté le journal britannique UK Defence Journal. Des sources du journal ont indiqué qu'un certain nombre de bombes nucléaires tactiques modernisées de faible puissance B61-12 auraient été transférées cette semaine à la base aérienne de la Royal Air Force britannique de Lakenheath, dans le Suffolk.
Le UK Defence Journal a noté que les armes nucléaires américaines pourraient avoir été acheminées sur le territoire britannique depuis le centre d'armes nucléaires de l'armée de l'air américaine, situé sur la base aérienne de Kirtland, au Nouveau-Mexique, et se trouveraient actuellement dans une nouvelle installation de stockage sécurisée sur le site britannique. Toutefois, ni le département américain de la Défense ni le ministère britannique de la Défense n'ont commenté cette information.
La base britannique de Lakenheath avait été utilisée par les États-Unis pour stocker des armes nucléaires pendant la guerre froide, mais celles-ci ont été retirées de son territoire dans le cadre du programme de désarmement. Le dernier retrait connu a eu lieu en 2008. Selon le UK Defence Journal, le retour des ogives nucléaires sur le territoire britannique constituerait un changement significatif dans la stratégie nucléaire de l'OTAN.
Ces dernières années, la Russie dénonce une activité sans précédent de l'OTAN à ses frontières occidentales. L'Alliance élargit ses initiatives et qualifie cela de « dissuasion de l'agression russe ». Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué que Moscou restait ouverte au dialogue avec l'OTAN, mais sur un pied d'égalité, et que l'Occident devait renoncer à sa politique de militarisation du continent. Le Kremlin a, pour sa part, souligné que la Russie ne menaçait personne, mais qu'elle ne resterait pas indifférente à des actions potentiellement dangereuses pour ses intérêts.
En outre, ces derniers mois, de plus en plus de pays européens expriment leur volonté de déployer des armes nucléaires sur leur territoire, sous prétexte de se protéger contre la « menace russe ». Fin juin, le ministre estonien des Affaires étrangères a déclaré que l'Estonie était prête à accueillir sur son territoire des chasseurs F-35 de l'OTAN, capables de transporter des armes nucléaires. Le Kremlin a qualifié cette action de « danger immédiat », tandis que les arguments avancés par les dirigeants des pays baltes sont « absurdes ».
Le 29 juin, Jens Spahn, chef du groupe allemand CDU/CSU, a proposé un accès de son pays aux armes nucléaires françaises et britanniques, justifiant cette mesure par le fait que l'Allemagne devait disposer d'un « potentiel de dissuasion ». Cependant, l'Allemagne ne peut posséder d'armes de destruction massive : en 1991, conformément à la troisième disposition du Traité sur le règlement définitif concernant l'Allemagne, la RFA a renoncé à produire, posséder et détenir ce type d'armes.