Quand la Russie sert de prétexte à vous faire les poches

Quand la Russie sert de prétexte à vous faire les poches
Quand la Russie sert de prétexte à vous faire les poches [image d'illustration générée par l'intelligence artificielle]
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Le discours aux armées de Macron ce 13 juillet à une nouvelle fois a mis en scène la «menace russe». Mais l’apparent revirement de Trump sur l’Ukraine, et plus encore le cirque médiatico-politique français, ont un tout autre objectif : vous faire les poches. Explications d’Alexandre Regnaud.

Évidemment, le coup de téléphone entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron début juillet n’avait rien d’un apaisement. Simplement une occasion pour le Président français de faire semblant de compter encore pour quelque chose dans le jeu international et de faire oublier ses déboires intérieurs.

Une semaine après, Macron était au premier rang d’un retour en force de la « coalition des volontaires », les pays servant de portefeuille aux marionnettistes à l’œuvre derrière la junte de Kiev. 

Il se fantasmait ensuite en chef de guerre imaginaire dans son très creux discours aux armées du 13 juillet.  

Et pour lui donner plus de crédibilité, une conférence de presse très commentée du chef d’état-major des Armées françaises, sorte de Gamelin du XXIe siècle, qui en remet une couche sur la « menace russe » et sur son très grand danger, surtout pour la France, selon lui l’ennemi numéro un du Kremlin. La grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf, ou comment se donner plus d’importance qu’on en a réellement en s’inventant des ennemis imaginaires.

Bien entendu, tout cela relève d’une vaste manipulation de l’opinion, cachant un tout autre objectif. 

La clef se trouve dans l’adoption fin juin par les 32 pays de l’OTAN d’un seuil des dépenses de Défense à 5% du PIB. Un chantage de Trump dans lequel les européens ont sauté à pieds joints. 

En effet, en regardant de plus près la reprise des livraisons d’armes américaines à l’Ukraine, on observe en réalité un schéma plus subtil que les annonces tonitruantes de Trump. Dans les faits, les Etats-Unis autorisent avant tout les européens à leur acheter des armes pour les donner ensuite à l’Ukraine. Ce que confirme le New-York-Times.

C’est le même mécanisme avec les 5% de l’OTAN. Un jackpot pour le complexe militaro-industriel américain, des miettes pour les entreprises européennes, et à fortiori françaises. 

Entreprises qui d’ailleurs n’arrivent déjà pas à se faire payer par l’État, comme l’a révélé l’inquiétante enquête du magazine Challenges.  

Dans ce contexte, les augmentations de commandes de matériel annoncées par Macron laissent perplexe, la première étape consistant déjà à éponger les 6,8 milliards d’impayés. Soit de quoi absorber l’intégralité des 6,5 milliards d’augmentations de budgets annoncées par Macron. 

Bref, pour ne pas froisser « papa » Trump et essayer de l’amadouer, notamment sur la question des droits de douanes, il va falloir trouver de l’argent pour les dépenses militaires. 

Pour cela, il faudra donc soit augmenter les impôts, soit faire des coupes dans d’autres budgets, soit puiser dans l’épargne des Français. Tout cela en parallèle des 40 milliards d’économies que cherche déjà à trouver François Bayrou entre deux aller-retours à Pau. Une équation impossible. 

Couper dans les dépenses sociales, c’est risquer la révolte notamment des banlieues de l’immigration, qui vivent d’allocations. 

Augmenter les impôts, c’est effondrer un peu plus un système économique au bord de l’asphyxie fiscale, symbolisée par la popularité du mouvement des « Nicolas ». 

Il ne reste sans doute que l’épargne, même si Macron s’est bien gardé dans son intervention de donner la moindre piste sur les moyens de ses annonces pour augmenter quand même le budget de la Défense. 

Un budget d’autant plus particulier que beaucoup de citoyens n’en perçoivent pas immédiatement l’intérêt. En effet, la Défense sert principalement à protéger son pays. Quand il n’est pas menacé, et n’a aucune chance de l’être parce qu’il est doté de la dissuasion nucléaire et fait partie de puissantes alliances, les gens ont plutôt l’instinct de penser que ce poste de dépense peut être réduit au minimum. Ce qui a d’ailleurs été le cas pendant des décennies, le piètre état réel de l’armée française derrière le village Potemkine du défilé du 14 juillet en faisant foi. 

Bref, pour faire accepter n’importe quoi, comme par exemple de leur confier demain votre épargne, la recette qui fonctionne le mieux est toujours la même : la peur. 

Alors le chef d’état-major des Armées et Macron insistent sur un ennemi dont aucun service de renseignement sérieux ne peut dire qu’il est réel. 

Et les mêmes s’inventent des activités avec la « coalition des volontaires », dont ils savent pertinemment (à moins d’être parfaitement idiots, ce qui est toujours une hypothèse à ne pas négliger) qu’elles ne se mettront jamais en place, pour pouvoir donner un écho plus concret à la lutte contre cette prétendue menace. 

Et pour finir, Macron joue sur les peurs et la mobilisation de citoyens inquiets avec des discours alarmistes sur le « réarmement général ». 

Le même schéma s’observe de façon absolument identique dans quasiment tous les autres pays concernés, la manipulation est globale. 

Le seul but dans tout cela, c’est de faire avaler à l’opinion publique une augmentation des budgets de Défense destinés à satisfaire l’ogre américain, en manque depuis ses défaites en Irak et en Afghanistan. 

Tout comme pour les attaques contre la liberté d’expression, la Russie ici ne sert que d’épouvantail, cachant en réalité un tout autre agenda. 

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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