AUKUS : face à leur retard en matière de missiles hypersoniques, les anglo-saxons unissent leurs efforts

AUKUS : face à leur retard en matière de missiles hypersoniques, les anglo-saxons unissent leurs efforts Source: Gettyimages.ru
Le ministre australien de la Défense, Richard Marles, le ministre britannique de la Défense, John Healey, et le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, sont assis ensemble pour la réunion des ministres de la Défense de l'AUKUS le 26 septembre 2024 à Londres, en Angleterre.
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Les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie ont annoncé le 18 novembre la signature d'un accord dans le cadre d’AUKUS prévoyant le lancement de jusqu'à six campagnes d'essais d'armes hypersoniques d'ici 2028. Par ce projet, baptisé HyFliTE, ces alliés entendent également renforcer leur sécurité collective.

Dans le cadre du pacte militaire AUKUS, le Pentagone et les ministères britannique et australien de la Défense ont simultanément annoncé le 18 novembre la signature d'un accord visant à intensifier leurs efforts de développement et d'expérimentation d'armes hypersoniques.

Baptisé «Hypersonic Flight Test and Experimentation» (HyFliTE), ce projet prévoit jusqu'à six campagnes d'essais d'ici 2028, financées par un fonds commun de 252 millions de dollars américains (237 millions d'euros).

Cet accord marque une étape majeure du «pilier II» d’AUKUS, précise le Pentagone. «Ce travail conjoint permettra un développement, des tests et une évaluation plus rapides de véhicules et de technologies hypersoniques innovants», se félicite de son côté le ministère de la Défense britannique.

«Nous renforçons notre capacité collective à développer et fournir des technologies hypersoniques offensives et défensives grâce à une série d'essais trilatéraux», a déclaré Heidi Shyu, sous-secrétaire américaine à la défense pour la recherche et l'ingénierie, cité dans le communiqué du Pentagone.

Missiles hypersoniques : les Occidentaux à la traîne

Alors que la Russie et la Chine ont déjà intégré des missiles hypersoniques dans leurs arsenaux militaires, les nations AUKUS cherchent à rattraper leur retard. Le Kh-47 Kinjal russe et le DF-ZF chinois sont notamment en service depuis plusieurs années. Kinjal et Zircon ont été utilisés en Ukraine, faisant de la Russie la première puissance mondiale à recourir à des missiles hypersoniques au combat.

Le mois dernier, l'Iran a également affirmé avoir utilisé des missiles hypersoniques pour la première fois lors de ses frappes sur Israël. Le 17 novembre, le ministre indien de la Défense a annoncé le succès du test d’«un missile hypersonique à longue portée».

Bien que les missiles balistiques - dont disposent déjà Américains et Britanniques - soient des armes dépassant très nettement la vitesse du son, les missiles hypersoniques se distingues par leur trajectoire imprévisible, rendant leur interception quasi-impossible par des défenses anti-aériennes classiques.

Les États-Unis, bien qu’ayant réalisé leur premier essai réussi en 2017, peinent à concrétiser leurs projets, cumulant échecs de tests et abandons de programmes. Grâce à HyFliTE, les trois partenaires espèrent accélérer le développement de ces technologies essentielles.

Le projet HyFliTE bénéficiera des ressources combinées des trois nations, notamment des installations comme le complexe d’essais australien de Woomera. L’objectif est d’améliorer des technologies clés, telles que les matériaux résistants à haute température, les systèmes de propulsion avancés et les technologies de guidage et de contrôle.

L'Australie, partenaire actif des États-Unis depuis «plus de 15 ans» dans le domaine de l’hypersonique, selon le site Defense News, a décrit cet accord comme un «jalon important» dans sa quête de souveraineté technologique. Le Royaume-Uni, quant à lui, mise sur son cadre industriel national pour soutenir cette initiative, impliquant plus de 90 fournisseurs et des opportunités commerciales évaluées à 1 milliard de livres sterling (1,2 milliard d'euros).

Selon les officiels des trois pays, cet effort trilatéral vise non seulement à développer des capacités hypersoniques, mais également à renforcer leur sécurité collective. John Healey, secrétaire d'État britannique à la Défense, a qualifié cet accord de «démarche historique pour rester à la pointe de la technologie de Défense».

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