En cas de non adhésion de l'Ukraine à l’OTAN, l'Europe devra y déployer des troupes, estime le chef de la diplomatie estonienne

En cas de non adhésion de l'Ukraine à l’OTAN, l'Europe devra y déployer des troupes, estime le chef de la diplomatie estonienne Source: Gettyimages.ru
Margus Tsahkna s'exprime lors d'une conférence de presse après une réunion des ministres estonien et polonais des Affaires étrangères à Varsovie, Pologne, le 14 février 2024.
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Face aux incertitudes liées à la seconde présidence de Donald Trump, le chef de la diplomatie estonienne appelle l'Europe à assumer davantage de responsabilités en matière de sécurité en Ukraine, y compris l'envoi de troupes en cas d'accord de paix entre Kiev et Moscou qui ne serait pas suivi d'une intégration de l'Ukraine dans l'OTAN.

Le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a déclaré dans une interview au Financial Times (FT) publiée ce 19 novembre que l'Europe devrait se préparer à déployer des forces militaires afin de garantir la stabilité d'un éventuel accord de paix négocié par Donald Trump.

Une position qui vient mettre en lumière les préoccupations croissantes de certains alliés européens de Washington quant au rôle des États-Unis dans le soutien à Kiev face à la Russie.

Aux yeux du ministre estonien des Affaires étrangères, la meilleure «garantie» pour assurer la sécurité de l’Ukraine serait une adhésion à l’OTAN, une entrée dans le bloc militaire piloté par Washington à laquelle appelle avec insistance Volodymyr Zelensky.

Cependant, a-t-il reconnu, une opposition américaine pourrait rendre cet objectif inaccessible. «Sans les États-Unis, c'est impossible», a-t-il souligné. C'est dans le cadre d'un refus américain d'intégrer Kiev dans l'Alliance atlantique, que selon Tsahkna «l’Europe devrait intervenir en déployant des troupes une fois les combats terminés, pour dissuader une nouvelle agression russe», relate le FT.

«Ce que nous avons, c’est de l’argent»

L'Estonie, fervent partisan de l'Ukraine, consacre 3,4% de son PIB à la défense, bien au-delà de la «règle des 2%» en vigueur dans l'OTAN. Margus Tsahkna a appelé les autres États européens à suivre cet exemple afin de renforcer leurs outils de Défense, bien que le pays manque encore de stocks d’armes et de capacités industrielles adéquates.

«Ce que nous avons, c’est de l’argent. Nous avons beaucoup d’argent. Je ne crois pas ces gouvernements qui disent qu’ils ne peuvent pas demander plus à leur peuple parce que nous l’avons fait en Estonie» a déclaré Tsahkna.

Selon le FT, certains analystes estiment qu’un soutien militaire européen à l’Ukraine pourrait être assuré par une coalition de volontaires dirigée par le Royaume-Uni, composée notamment de la Pologne, des pays baltes, des pays nordiques et des Pays-Bas.

Ces nations, qui doivent se réunir en décembre à Tallinn, «sont les plus fervents partisans» de Kiev souligne le quotidien britannique. Auprès de ce dernier, Margus Tsahkna a insisté sur l’importance d'une participation de la France et de l’Allemagne à une telle initiative.

«Nous ne pouvons tout simplement pas attendre ce que les États-Unis vont décider», a-t-il martelé, soulignant que l'Ukraine est «désormais considérée comme la première ligne de défense de l’OTAN».

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