Mpox : premières réactions en France après un cas en Suède

Mpox : premières réactions en France après un cas en Suède© Fredrik Sandberg Source: AP
À gauche, l'épidémiologiste Magnus Gisslén, la directrice générale de l'Agence de santé publique Olivia Wigzell et le ministre de la Santé Jakob Forssmed, lors d'une conférence de presse concernant le mpox, ou «variole du singe», à Stockholm, en Suède.
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L’Organisation mondiale de la santé a alerté le 15 août sur le risque d’importation de la variole du singe en Europe après un premier cas détecté en Suède. En France, les premiers signes d’inquiétude sont palpables, deux ans après la fin de la crise sanitaire du Covid-19.

Coronavirus, le remake ? En France, les contestataires des mesures sanitaires liées au coronavirus n’ont pas tardé à faire entendre leur voix, dans la foulée de l'alerte lancée par l'OMS face au virus mpox et alors qu'un cas a été signalé le 15 août au soir en Suède et ce 16 août au Pakistan.

L’actrice, influenceuse et chroniqueuse Béatrice Rosen a évoqué ainsi sur X (ex-Twitter) le 15 août une «saison 2» de la crise sanitaire, pointant du doigt des «services d'urgences au plus mal […] et un gouvernement démissionnaire depuis des semaines».

Le président des Patriotes Florian Philippot dénonce de son côté ce 16 août une «grande panique». Il estime que «l’OMS a besoin de son Traité pandémie qui est aujourd’hui ensablé» mais aussi que «l’UE veut lancer en septembre son test de pass vaccinal européen Euvabeco».

Autre figure de la lutte contre les mesures sanitaire lors de la crise du coronavirus, le journaliste André Bercoff évoque une «variole du singe "ressuscitée", vérole de BigPharma réactivée», avant de stigmatiser un «management par la peur toujours prêt».

«Pas une MST», transmission par la peau : un épidémiologiste évoque la maladie

Le biophysicien et épidémiologiste moléculaire belge Martin Zizi, ancien conseiller de l’ONU, s’est exprimé sur cette maladie sur X. Il existe deux variants, un avec «0% de risques de mortalité et de morbidité» et un autre «entre 7 et 10%».

Très critique à l'égard du directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, il précise par ailleurs qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’une maladie sexuellement transmissible (MST), même si en effet, les rapports intimes y contribuent grandement puisque ce virus est transmissible physiquement, par le «sang, vésicules sur la peau». Le mpox débute d'ailleurs par une transmission animale, par morsure.

Ce spécialiste explique par ailleurs que la notion de «porteurs asymptomatiques n'existe pas» dans le cas de cette maladie et que «soit on est malade et contagieux via les pustules, soit on n'est pas malade et pas contagieux». Le docteur Zizi met particulièrement en garde sur la literie qui peut être une source de contagion.

Selon lui, le vaccin pour une telle maladie n’existe pas encore : «On va proposer d'utiliser celui pour la variole humaine (qui est un virus différent), car il y a une immunité croisée.»

Plusieurs laboratoires ont depuis 48 heures proposé des envois en République démocratique du Congo, dont le danois Bavarian Nordic. L'agence sanitaire russe a de son côté annoncé le 15 août le développement d'un vaccin

Une inquiétude venue de Suède

Les inquiétudes autour de la maladie s’expliquent pas la détection d’un cas en Suède le 15 août, premier cas hors d'Afrique: une personne « infectée lors d'un séjour dans une région d'Afrique où sévit une importante épidémie de Mpox ». Le ministre de la Santé Jakob Forssmed s’est voulu rassurant, affirmant que les services de l’Etat « suivent attentivement » le développement de cette maladie et se tiennent prêt à « protéger les groupes particulièrement exposés au risque d'infection et d'être bien préparés si la propagation de l'infection dans la société s'accentue ».

Le directeur général de l’Organisation Mondial de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est également manifesté, évoquant « l’identification de la première infection […] en Suède » et d’encourager les Etats à « renforcer la surveillance, à partager les données et à œuvrer pour mieux comprendre la transmission, à partager des outils tels que les vaccins et à appliquer les leçons tirées des précédentes urgences de santé publique ».

Le changement de nom de la maladie qui est désormais également nommé « Mpox » au lieu de « variole du singe » date de 2022. L’OMS avait alors estimé que le terme de « variole du singe » pouvait s’avérer « stigmatisant » et « raciste » pour des personnes.

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