Louis Sarkozy officialise sa candidature aux municipales de Menton

À 28 ans, Louis Sarkozy, fils de l’ancien président Nicolas Sarkozy, a annoncé lundi 8 septembre sa candidature à la mairie de Menton pour les élections de mars 2026. Dans une lettre et une vidéo diffusées en ligne, il appelle à un «sang neuf» pour la ville, marquée par des scandales et des divisions.

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Louis Sarkozy, jeune chroniqueur de 28 ans, fils de Nicolas Sarkozy et de Cécilia Attias, a franchi le pas lundi 8 septembre. Installé à Menton depuis l’été avec sa femme croate Natali Husic, il a officialisé sa candidature aux élections municipales de mars 2026. « Je serai officiellement candidat aux élections municipales à Menton, en tant que tête de liste », déclare-t-il dans une lettre adressée aux habitants, diffusée en vidéo sur les réseaux sociaux.

Ce choix de date n’est pas anodin : alors que Paris est secoué par la crise politique faisant suite à la chute du Premier ministre François Bayrou, Louis Sarkozy veut incarner la stabilité locale.

Affaires judiciaires et divisions politiques

« Pendant que c’est le bazar dans la capitale, il faut montrer qu’il y a des gens qui constituent un pôle de stabilité ici, à Menton », confie-t-il à Nice-Matin lors d’une interview exclusive sur la terrasse de sa maison. Pourquoi Menton ? « Je me présente ici parce que je vis ici », explique-t-il.

Ayant quitté les États-Unis pour le Sud de la France, il a choisi cette ville de 30 000 habitants, nichée entre Monaco et l’Italie, pour sa taille moyenne et son ancrage méditerranéen. « Ma femme est croate, méditerranéenne. On aime la région. On ne voulait pas une grande ville, mais une avec une connectivité locale », ajoute-t-il. Mais au-delà de l’installation personnelle – il a acheté un pied-à-terre au début de l’été – c’est le contexte politique qui motive son engagement.
Menton, fief historique de la droite, est en pleine tourmente. Le maire sortant Les Républicains (LR), Yves Juhel, élu en 2021, est affaibli par une enquête judiciaire pour détournement de fonds publics liée à la gestion des ports de la ville. Neuf élus de sa majorité l’ont quitté en juin pour former un groupe distinct, fracturant le conseil municipal.

Inexpérimenté en politique, Louis Sarkozy revendique son indépendance. « Je n’appartiens à aucun clan, à aucune tribu, à aucune famille politique », insiste-t-il dans sa lettre.

Son association de financement de campagne, déclarée le 11 août en préfecture des Alpes-Maritimes et publiée au Journal officiel le 19 août, marque déjà les esprits. Elle porte explicitement son nom et prépare le terrain pour une campagne qu’il compte lancer dans les prochains jours.

Une bataille loin d'être gagnée d’avance

La concurrence s’annonce rude. À droite, l’adjoint Florent Champion et l’élue Sandra Paire sont déjà candidats, sous l’égide de Nouvelle Énergie, le mouvement du maire de Cannes David Lisnard. Champion n’a pas mâché ses mots : « Candidat bling-bling, Menton n’en a pas besoin. J’en ai marre de ces gens qui tombent amoureux d’une ville à dix mois des élections ».

La favorite à droite est la députée Alexandra Masson du Rassemblement national (RN), réélue au premier tour des législatives de 2024 avec 55,6 % des voix à Menton.

La candidature du fils de l’ancien président suscite de nombreuses critiques. L’essayiste Rodolphe Cart estime ainsi dans un ouvrage paru en février que Louis Sarkozy est une « impasse de la droite libérale-conservatrice ».

L’entrée en lice du jeune candidat à la mairie de Menton est comparée à celle de son père élu maire de Neuilly-sur-Seine à 28 ans en 1983. Reste à savoir si cette candidature est le début d’une carrière ascendante ou si elle se soldera par un échec retentissant.