Après une brève suspension pour «harcèlement» du compte Twitter de l'adolescente Mila, elle-même victime d'insultes, l'essayiste Anne-Sophie Chazaud revient sur la décision de la plateforme de microblogging.
Il n’est pas exclu en effet que le vent ait tourné, comme on l’entend dire de plus en plus, et que la bataille des idées soit en train d’être remportée par tous ceux qui, comme moi, comme vous, sont épris de liberté, d’impertinence, d’indépendance, d’humour. Qui s’opposent au grand retour de l’obscurantisme. Toutefois, comme j’ai eu l’occasion déjà de le dire si souvent, les institutions et lieux de «fabrique de l’opinion» sont encore très largement du côté collaborationniste de la force.
De ce point de vue, ils ont encore le pouvoir, même si ça s’affole dans tous les sens à l’approche du moment où la table sera renversée.
Monde universitaire (affaire récente de l’IEP de Grenoble : songez à l’attitude si ambiguë de sa directrice...), monde dit de la «culture» (grotesque tractage politique de la cérémonie des Césars), réseaux sociaux où, avec un regain de vigueur propagandiste, la censure s’abat sans discontinuer depuis des mois sur de nombreux internautes, célèbres ou anonymes, dès l’instant où ceux-ci s’aventurent sur un terrain non politiquement correct, sur lequel règne une pathétique soumission aux exigences de l’islamisme politique, avec son agenda entriste et liberticide.
Mila en fait les frais depuis des mois.
Sous la pression et les menaces, l’Education nationale n’a pas su assurer son intégration scolaire, face aux harceleurs qui ont donc la faveur du système «éducatif» (les guillemets s’imposent...). La justice quant à elle s’est montrée particulièrement pusillanime pour poursuivre une microscopique poignée desdits harceleurs (sur les 50 000 menaces qu’elle a reçues). Il ne faut pas trop faire de vagues au pays du Mur des cons.
Twitter quant à lui, sous la pression des lyncheurs islamisto-compatibles, a purement et simplement fermé son compte hier, considéré comme haineux, dans la droite ligne de ce que souhaitait le répugnant projet de loi Avia incluant dans sa rédaction initiale un délit imaginaire et contraire à notre droit d'«islamophobie».
Je suis tentée de dire à Mila que ce bannissement n’est pas une si catastrophique nouvelle que cela, qu’elle a tendance même à devenir une sorte de décoration symbolisant la bravoure, car ces réseaux, dont je me sers encore de manière résiduelle et jusqu’à l’extinction des feux, sont devenus clairement engagés politiquement en faveur du communautarisme victimaire, pratiquent ouvertement la censure, y compris politique, sans le moindre scrupule, et se sont de facto totalement ringardisés en quelques mois.
Ne plus les alimenter serait évidemment la seule voie intelligente, même si nous en avons encore un peu besoin pour échanger.
La vraie bataille, celle qui vient après celle des idées, se passera ailleurs.
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