Patriots pour l’Ukraine : une promesse de Trump freinée par la pénurie

Malgré les promesses de Trump, Washington ne pourra pas livrer de Patriots à l’Ukraine dans un avenir proche, faute de stocks suffisants, selon Military Watch Magazine.
Le président américain Donald Trump s’est finalement engagé à fournir à l’Ukraine des systèmes de défense aérienne MIM-104 Patriot, malgré ses réserves initiales. Cette volte-face intervient alors que les alliés occidentaux multiplient les pressions sur Washington pour renforcer son soutien militaire à Kiev.
Mais cet engagement reste théorique. Selon Military Watch Magazine, les États-Unis ne disposent actuellement ni du matériel ni des munitions nécessaires pour honorer cette promesse dans un délai raisonnable. Les stocks de batteries Patriot et de missiles intercepteurs seraient tombés à seulement 25 % du niveau requis, d’après des estimations du Pentagone.
D'après le magazine spécialisé, cette pénurie a été aggravée par l’attaque balistique lancée par les Gardiens de la Révolution iraniens contre la base aérienne américaine d’Al Udeid, au Qatar, le 23 juin dernier, où des dizaines d’intercepteurs ont été tirés pour contrer la salve.
La reconstitution des stocks de l’armée américaine risque de prendre le pas sur les demandes ukrainiennes, les budgets étant limités. D’autant plus que l’Ukraine, de son côté, se trouve dans une situation critique : son arsenal soviétique de systèmes S-300 s’épuise, et plusieurs batteries Patriot précédemment livrées ont été détruites par les missiles balistiques russes.
En outre, ce dilemme logistique et stratégique s’accompagne d’un coût vertigineux. Selon le New York Times, une seule batterie Patriot coûte environ 1 milliard de dollars, chaque missile intercepteur près de 3,7 millions, tandis qu’un missile JASSM avoisine 1,5 million.
Polémique intérieure sur les livraisons d’armes
Depuis début juillet, le président américain est en proie à une polémique aux États-Unis, après des révélations dans la presse quant à une suspension partielle, par le Pentagone, des envois d’armements à l’Ukraine. À plusieurs reprises ces derniers jours, le président américain a critiqué Vladimir Poutine et évoqué l’envoi d’armements supplémentaires à Kiev — précisant qu’ils seraient « payés à 100 % » par les Européens.
Un accord a été conclu le 14 juillet au Bureau ovale, entre le président américain et le secrétaire général de l’OTAN. « Nous avons conclu un accord aujourd’hui selon lequel nous allons leur envoyer des armes et ils vont les payer », a affirmé Trump, face à Mark Rutte. « C’est tout à fait logique », a acquiescé ce dernier, vantant le « formidable succès » du sommet de l’OTAN à La Haye, où les pays membres du bloc militaire piloté par Washington se sont engagés à augmenter leurs dépenses militaires à 5 % de leur PIB.