La Russie envisage «différentes» manières de répondre aux menaces de l'OTAN, affirme Poutine
Ce 26 décembre, le président russe a déclaré que Moscou était capable de répondre de plusieurs manières à l'OTAN si l'Alliance refusait de donner des garanties de sécurité à la Russie, notamment sur le déploiement d'armements en Ukraine.
Lors d'un entretien accordé à la chaine de télévision russe Rossia-1 ce 26 décembre, Vladimir Poutine a assuré que Moscou possédait plusieurs moyens de «répondre» à l'OTAN, si cette celle-ci continuait d'ignorer les préoccupations émises par Moscou en matière de sécurité nationale. Ces propos font écho aux craintes récemment formulées par la Russie, quant à un déploiement d'armements de l'OTAN en Ukraine, que Moscou considérerait comme une menace pour sa sécurité.
Le président russe accuse l'OTAN d'avoir placé la Russie au pied du mur. «Ils [l'OTAN] nous ont acculé à une ligne [...] où nous ne pouvons plus bouger [...] et ils nous ont mis dans une situation où nous devons leur dire "Arrêtez !", c’est ça le problème», a-t-il lancé. Et de poursuivre : «Ils [l'OTAN] font en permanence des déclarations sur la nécessité de mener des pourparlers, mais [ils] ne font rien sauf doter les pays frontaliers [de la Russie] de systèmes d’armements modernes, et donc d'accroitre les menaces pesant sur la Fédération de Russie, menaces que nous devons gérer et avec lesquelles nous devons vivre.»
Interrogé sur le type de réponse que pourrait mettre en œuvre la Russie, Vladimir Poutine a déclaré que ces réponses pourraient être militaires mais également «tout à fait différentes» dans leur nature. «Cela dépend des propositions que les experts militaires me feront», a-t-il précisé. Vladimir Poutine a, par ailleurs, précisé que son gouvernement n'avait «qu’un seul objectif, celui d’arriver à une entente qui assurerait – aujourd’hui et à long terme – la sécurité de la Russie et de ses citoyens».
Vladimir Poutine a néanmoins réaffirmé la volonté russe d'éviter une nouvelle escalade ainsi que de chercher à obtenir une solution diplomatique à la crise. Le président russe a ainsi souhaité «arriver à un résultat diplomatique [obtenu au cours de négociations et qui soit] juridiquement contraignant [...] en ligne avec les documents que nous leur [l'OTAN] avons proposés».
Nous voulons que les Ukrainiens, les Européens et les Américains comprennent nos idées
Le président russe a également commenté la récente initiative de la Russie qui dans un but d'apaisement, a proposé aux Etats-Unis et à ses alliés la signature de deux traités interdisant notamment tout élargissement futur de l'Alliance à l'Est, ainsi que les activités militaires proches de la frontière russe, dans les pays de l'ancien espace soviétique. «Notre proposition est claire et ouverte. Nous avons voulu que les peuples russe et ukrainien – ainsi que les peuples européens et américain – comprennent nos idées, comprennent ce que nous souhaiterions mettre en œuvre dans le cadre de ce processus de négociation», a-t-il déclaré.
Washington, qui juge nombre de certaines revendications inacceptables, a néanmoins accepté des pourparlers pour permettre une désescalade. Les Etats-Unis et l'Union européenne accusent Moscou d'avoir massé des troupes aux frontières de l'Ukraine dans l'idée de mener une agression contre Kiev et menacent la Russie de sanctions économiques sans précédent le cas échéant. Des accusations régulièrement balayées par Moscou qui dément catégoriquement, expliquant vouloir assurer sa sécurité face à des «provocations» de Kiev et des Occidentaux.