Covid : la France donne désormais toutes ses doses de vaccin AstraZeneca au programme Covax
Le produit suédo-britannique, qui a accumulé les polémiques sanitaires, est donné en priorité par certains pays occidentaux, comme la France, la Suisse et l'Italie, au programme de solidarité internationale pour l'accès aux vaccins.
Le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 représente désormais l'essentiel des doses fournies par la France, la Suisse et l'Italie au dispositif de solidarité internationale Covax pour les pays qui manquent de vaccins. Ainsi, Le Monde rapporte que l'intégralité des doses d'AstraZeneca reçues par la France dans le cadre de l'accord entre le laboratoire suédo-britannique et l'Union européenne sont dorénavant redirigées vers le dispositif Covax, sans même transiter par l'Hexagone.
Ce mécanisme de financement international, fondé notamment par l'Alliance du vaccin et l'Organisation mondiale de la santé, est censé permettre à 92 États et territoires défavorisés de recevoir gratuitement des vaccins financés par des nations plus prospères. L'Etat français y a contribué à hauteur de 12 millions de doses jusqu'à présent : pour la «quasi-totalité», il s'agit d'AstraZeneca donc, et du vaccin américain Janssen pour le reste.
La France devrait bientôt également envoyer des doses du vaccin Pfizer – deux millions d'ici octobre – et des négociations ont lieu avec Moderna. Via Covax et le Fonds africain pour l'acquisition des vaccins, le président Emmanuel Macron a annoncé le 30 août un partenariat avec l'Union africaine pour fournir au continent 10 millions de doses sur les trois prochains mois. De l'AstraZeneca en majorité, ainsi que des vaccins issus de l'accord avec Pfizer.
Même si l'efficacité d'AstraZeneca est bonne, elle est moins forte que celle des vaccins à ARN messager
Concernant le vaccin suédo-britannique, le produit n'est pas retenu par Paris en raison des multiples polémiques sanitaires qui l'ont accompagné depuis sa mise sur le marché : «Même si l'efficacité d'AstraZeneca est bonne, elle est moins forte que celle des vaccins à ARN messager. Par ailleurs, le risque de thromboses existe», a reconnu le 9 septembre auprès du Monde Alain Fischer, le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale. La veille, l'Agence européenne du médicament (EMA) en avait remis une couche, annonçant avoir répertorié quelques centaines de cas du syndrome de Guillain-Barré après l'injection du vaccin d'AstraZeneca, officiellement baptisé Vaxzevria.
La France n'est pas le seul pays à rediriger les doses de ce vaccin vers le dispositif Covax, coup double permettant d'abandonner le recours à un produit ayant mauvaise presse tout en participant à ce dispositif de solidarité internationale. La Suisse a déjà donné au programme 4 des 5,4 millions de doses d'AstraZeneca dont elle disposait, mais a gardé ses réserves de Pfizer et Moderna. Et l'Italie vient d'offrir à l'Irak «100 800 vaccins AstraZeneca [...] première livraison sur les 15 millions de doses» que le pays s'est engagé à fournir à Covax, selon un communiqué de l'Unicef.