Manifestations en Israël et à Gaza contre les propos d'Emmanuel Macron sur Mahomet
- Avec AFP
Après la promesse d'Emmanuel Macron de ne pas «renoncer aux caricatures» du prophète Mahomet, des manifestations ont éclaté devant la résidence de l'ambassadeur de France en Israël. Des photos du président français ont été brûlées.
Environ 200 personnes ont manifesté dans la soirée du 24 octobre 2020 devant la résidence de l'ambassadeur de France en Israël, tandis que des manifestants ont brûlé des photos du président français dans la bande de Gaza. Ces événements se sont déroulés en réaction aux propos tenus par Emmanuel Macron, le 22 octobre.
Lors de l'hommage à Samuel Paty, professeur décapité par un terroriste islamiste après avoir montré à ses élèves des dessins de Mahomet à l'occasion d'un cours sur la liberté d’expression, le président français a promis de ne pas «renoncer aux caricatures» du prophète de l'islam, Mahomet.
Des photos de Macron brûlées dans la bande de Gaza
Des manifestants, le visage couvert pour certains par un masque sanitaire, ont appelé sur des banderoles rédigées en arabe à la défense du prophète Mahomet lors d'un rassemblement qui a débuté après la prière du soir à Jaffa, ville à majorité arabe jouxtant la métropole de Tel-Aviv, selon une équipe de l'AFP.
Le prophète «est la chose la plus sacrée dans l'islam, et celui qui atteint son honneur atteint tout un peuple», a déclaré à la foule Amin Bukhari, un manifestant qui accuse le président français de faire le jeu de «l'extrême droite».
«Il faut respecter Moïse chez les Juifs, il faut respecter Jésus Christ, qui est notre prophète aussi, et il faut respecter le prophète Mohammed, que la paix soit sur lui», a ajouté ce manifestant lors du rassemblement devant la résidence de l'ambassadeur français Eric Danon, rassemblement qui s'est dispersé sans incident.
A Khan Younès, dans la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d'habitants dirigée par le mouvement du Hamas, une poignée de manifestants ont brûlé des photos d'Emmanuel Macron et appelé à la défense du prophète et de l'islam, selon des témoins.
«Insulter les religions et les prophètes ne relève pas de la liberté d'expression, mais favorise plutôt une culture de la haine», a d'ailleurs indiqué le Hamas dans un communiqué, disant «prévenir», sans plus de précision, des «conséquences» que pourraient avoir ces déclarations.
De son côté, le Jihad islamique – deuxième groupe armé de Gaza après le Hamas – a soutenu «qu’offenser» l'islam et son prophète Mahomet constituait une «ligne rouge» qui «ne pouvait être tolérée».