Mercenaires étrangers en Libye : Macron accuse Erdogan de ne pas respecter sa parole
- Avec AFP
Le président français a accusé son homologue turc d'avoir envoyé des navires turcs transportant des mercenaires syriens en Libye et lui reproche de ne pas respecter la parole qu'il avait donnée lors du sommet de Berlin, le 19 janvier.
«C'est le non-respect de la parole donnée» : Emmanuel Macron a accusé, ce 29 janvier, le président turc Recep Tayyip Erdogan de «non-respect de la parole donnée», en raison de l'envoi «en ce moment même» de navires turcs transportant des mercenaires syriens en Libye.
«Nous voyons ces derniers jours des navires turcs accompagner des mercenaires syriens arrivant sur le sol libyen», a déploré le président français, expliquant que cela était «en contravention explicite avec ce que le président Erdogan s'était engagé à faire», lors de la conférence de Berlin sur la Libye qui s'est tenue le 19 janvier.
En tout état de cause, la Mission des Nations unies en Libye (Minul) a fait état de «violations flagrantes et persistantes de l'embargo sur les armes», en dépit des engagements de la conférence internationale du 19 janvier.
«C'est attentatoire à la sécurité de tous les Européens et des Sahéliens», a insisté le chef d'Etat français lors d’une déclaration au côté du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis qu'il a reçu à déjeuner.
La France «principal responsable des problèmes en Libye» selon Ankara
Suite à ces déclarations, la Turquie a accusé la France d'être responsable de l'instabilité en Libye.
«Le principal responsable des problèmes en Libye depuis le début de la crise en 2011 c'est la France», a fait valoir le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy.
Emmanuel Macron avait demandé lors du sommet sur la Libye à Berlin que «cesse» l'envoi à Tripoli de combattants syriens pro-turcs en soutien au Gouvernement d'union nationale (GNA). Ankara est en effet accusée d'avoir dépêché quelques centaines de combattants syriens sur place, en soutien à Fayez al-Sarraj, chef du GNA, basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, qui fait face à l'offensive de son rival, le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle les trois quarts du territoire libyen.