Opération turque en Syrie : Vladimir Poutine redoute un éparpillement des djihadistes
Alors que l'opération de l'armée turque dans le nord-est de la Syrie risque de provoquer la libération de djihadistes des prisons, le président russe s'interroge : «C'est une menace réelle pour nous, pour vous, [car] où vont-ils aller et comment ?»
Daesh va-t-il faire un retour en force en Syrie ? C'est ce qu'a dit redouter Vladimir Poutine le 11 octobre lors d'un sommet de pays d'ex-URSS à Achkhabad, au Turkménistan, dans des propos retranscrits par la télévision russe. Depuis le 9 octobre, Ankara mène en effet une offensive à la frontière syrienne contre les forces kurdes, qui détiennent des djihadistes dans leurs geôles.
Des milliers de combattants de Daesh détenus par les Kurdes risquent ainsi de recouvrer la liberté. «C'est une menace réelle pour nous, pour vous, [car] où vont-ils aller et comment ?», s'est inquiété Vladimir Poutine.
«Je ne suis pas sûr que l'armée turque puisse contrôler la situation ou le faire rapidement», a ajouté le président russe, qui note que «les Kurdes abandonnent les camps où sont détenus les combattants de l'Etat islamique». Il constate en outre que les djihadistes «sont en mesure de s'enfuir». Or, la Russie avait fait de leur élimination l'un de ses objectifs en lançant son aviation au secours de Bachar el-Assad en 2015.
«Où vont-ils aller ? A travers le territoire turc ou d'autres territoires ? Plus profondément en Syrie sur des territoires que personne ne contrôle et ensuite en Irak ou vers d'autres pays de la région ?», s'est-il également interrogé.
Par voie de conséquence, Vladimir Poutine envisage de «mobiliser les ressources des services spéciaux pour contrer l'émergence de cette nouvelle menace».