Prêt à l’Ukraine financé par l’UE, et non par les avoirs russes gelés : une douche froide pour Merz
Source: Gettyimages.ruLors du sommet de l’Union européenne, les dirigeants se sont accordés sur le principe d’un prêt à l’Ukraine financé par le budget de l’UE, sans recourir aux avoirs russes gelés. Une orientation qui a pris de court le chancelier allemand Friedrich Merz et suscité des positions contrastées parmi les États membres, selon Euronews.
La décision prise lors du sommet de l’Union européenne d’accorder à l’Ukraine un prêt sans recourir aux avoirs russes gelés a été vécue comme une véritable douche froide pour le chancelier allemand Friedrich Merz à Berlin, rapporte Euronews.
Le chef du gouvernement allemand plaidait activement pour que ce soutien financier repose sur les fonds russes immobilisés et avait averti que le rejet de cette option porterait atteinte à la crédibilité de l’Union européenne sur le long terme. Pourtant, lors du sommet, le chancelier n’a pas su anticiper l’orientation majoritaire des chefs d’État et de gouvernement, malgré son « lobbying intensif », toujours selon Euronews.
À l’issue des discussions, les dirigeants européens ont validé une option que l’Allemagne contestait depuis des mois : l’octroi à l’Ukraine d’un prêt sans intérêts de 90 milliards d’euros pour la période 2026-2027, financé directement par le budget de l’Union. Cette issue a également suscité la déception de la Première ministre danoise Mette Frederiksen, elle aussi favorable à une mobilisation des avoirs russes gelés.
L’opposition à la confiscation de ces actifs s’est révélée déterminante. La Belgique, où est conservée l’essentiel des fonds gelés, environ 260 milliards d’euros au sein du dépositaire Euroclear, a exprimé ses craintes de représailles russes. Plusieurs autres États membres, dont la Hongrie, la Slovaquie, l’Italie, la Bulgarie, Malte et la Tchéquie, ont également rejeté l’idée d’un « prêt de réparation » fondé sur ces ressources.
Le 19 décembre, l'UE a décidé d'accorder à l'Ukraine un crédit de 90 milliards d'euros, financé par le budget de l'Union européenne et non par les avoirs russes gelés. Ces fonds devraient couvrir les besoins financiers de Kiev en 2026 et 2027. Toutefois, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie ont refusé de participer au financement de l'Ukraine.
Moscou considère toute action visant les actifs souverains russes comme illégale. Le président russe Vladimir Poutine a souligné lors d'une ligne directe le 19 décembre qu'il s'agissait de vol, menaçant les « pillards » de conséquences « graves ». Le 12 décembre, la Banque centrale de Russie a déposé une plainte contre le dépositaire belge Euroclear, qui détient une partie des avoirs russes. Dans sa requête, la Banque réclame plus de 18 000 milliards de roubles (soit environ 193 milliards d'euros).