Pressions pour la dissolution des milices irakiennes

Pressions pour la dissolution des milices irakiennes© Getty Images
Milice irakienne
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L’Irak reste sans gouvernement, tandis que la question des milices armées devient centrale. Sous pressions sécuritaires et sanctions, certaines factions acceptent le principe du monopole étatique des armes. Mais les divisions internes et la rivalité entre Washington et Téhéran rendent toute évolution fragile.

Près de deux mois après les élections législatives, l’Irak demeure plongé dans une impasse politique, incapable de former un nouveau gouvernement. Mais au-delà des tractations partisanes à Bagdad, un dossier bien plus explosif monopolise désormais l’attention : celui des factions armées échappant encore au contrôle total de l’État.

Samedi 20 décembre, une déclaration du président du Conseil supérieur de la magistrature, Faïq Zidan, a marqué les esprits. Selon lui, plusieurs dirigeants de factions ont accepté de coopérer autour d’un principe longtemps rejeté : le monopole étatique des armes. Un signal inédit dans un pays où les milices, souvent intégrées de fait aux institutions, restent des acteurs militaires autonomes.

Toujours 2 500 soldats américains sur place

Ce revirement apparent s’explique moins par une conversion idéologique que par un faisceau de pressions convergentes. En coulisses, des avertissements sécuritaires ont circulé, évoquant la préparation de frappes israéliennes de grande ampleur contre des cibles liées aux milices chiites.

Infrastructures des Hachd al-Chaabi, dépôts de drones, figures militaires et financières : la liste des sites potentiellement visés a accentué le sentiment de vulnérabilité. À cela s’ajoutent les sanctions américaines renforcées contre plusieurs factions alignées sur l’Iran, désormais encore plus isolées financièrement. Dans ce contexte, concéder une ouverture politique apparaît pour certains groupes comme un moyen de réduire les risques.

Sous la pression du Premier ministre Mohammad Chia al-Soudani, plusieurs milices avaient déjà suspendu leurs attaques contre Israël fin 2024. Aujourd’hui, certains leaders vont plus loin dans le discours. Qaïs al-Khazali, figure centrale du camp chiite pro-iranien, affirme désormais croire au principe de la restriction des armes à l’État, insistant sur l’intégration de son mouvement dans les institutions. Mais cette ligne est loin de faire consensus. Les factions les plus puissantes, comme Kata’ib Hezbollah ou Harakat al-Nujaba, refusent toute perspective de désarmement tant que les troupes américaines n’auront pas quitté le pays et que des garanties sécuritaires n’auront pas été apportées.

L’Irak reste ainsi pris entre Washington et Téhéran. Le retrait progressif des quelque 2 500 soldats américains, prévu d’ici à 2026, nourrit les calculs stratégiques de tous les acteurs. Pour l’Iran, l’enjeu est clair : préserver son influence en favorisant l’intégration institutionnelle de ses alliés plutôt que leur confrontation directe. Entre pressions extérieures, rivalités régionales et fragilité interne, Bagdad avance sur une ligne de crête.

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