Ursula von der Leyen face à la fronde sur le futur budget européen (2028-2034)
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© Getty ImagesUrsula von der Leyen fait face à une contestation croissante autour de son projet de budget européen 2028-2034, jugé trop coûteux. Parlement et États membres dénoncent la perte de transparence et la disparition de politiques traditionnelles comme la PAC. La présidente de la Commission joue une partie décisive pour l’avenir financier de l’Union.
Ursula von der Leyen aborde l’un des défis majeurs de son mandat : faire adopter le prochain budget pluriannuel de l’Union européenne (2028-2034). En voulant remanier en profondeur la structure financière de l’UE, la présidente de la Commission s’est attiré les critiques des principales forces politiques du Parlement européen et de plusieurs États membres.
Son projet vise à rendre le budget plus souple et mieux adapté aux nouvelles priorités – défense, sécurité, immigration, transition énergétique – dans un contexte géopolitique bouleversé par le conflit en Ukraine, la rivalité sino-américaine et le désengagement américain.
Une proposition toute sauf unificatrice
Elle propose de fusionner de grands programmes comme la PAC, la politique de cohésion ou la gestion des frontières dans un unique fonds doté d’environ 2 000 milliards d’euros, avec des plans nationaux de réforme à soumettre à Bruxelles.
Mais cette approche est perçue comme une « renationalisation du budget », réduisant le rôle du Parlement européen et menaçant la transparence des financements.
Les dirigeants des groupes PPE, S&D, Renew et Verts ont officiellement rejeté la proposition, exigeant des lignes budgétaires claires pour l’agriculture, la cohésion et les politiques sociales. Du côté des États, les divisions sont tout aussi fortes : les pays « frugaux », comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Suède, dénoncent une enveloppe excessive, tandis que d’autres, tels que l’Espagne et la France, refusent toute réduction de crédits.
La Pologne critique une centralisation excessive au profit de la Commission, et les débats sur la fin des rabais budgétaires menacent de tendre davantage les négociations.
Alors que la majorité parlementaire de von der Leyen est fragile, notamment avec un PPE tenté de se rapprocher de l’extrême droite, la présidente tente de préserver le dialogue. Son ambition de moderniser le budget européen pourrait se heurter à une coalition inédite de résistances politiques et nationales.



















