Budget 2026 : la taxe Zucman ne sera «vraisemblablement» pas votée, concède Olivier Faure
 © Antoine Gyori - Corbis Source: Gettyimages.ru
© Antoine Gyori - Corbis Source: Gettyimages.ruAlors qu’à l’Assemblée les débats se poursuivent sur l’article 3 et sa taxe sur les holdings, le Premier secrétaire du PS, qui avait conditionné sa non-censure du gouvernement Lecornu II au vote par les macronistes de ce nouveau prélèvement obligatoire, a concédé que celui-ci ne serait «vraisemblablement» pas adopté.
« Il faut trouver un compromis, cela suppose que lui [Sébastien Lecornu, NDLR] dise – puisque la taxe Zucman ne sera pas votée, vraisemblablement – [ce qu’il mettra] comme outil à la place pour recueillir les milliards dont nous avons besoin », a déclaré ce 31 octobre sur BFMTV le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure.
Une déclaration qui survenait quelques minutes avant l’ouverture des débats à l’Assemblée nationale sur l’article 3 du budget de l’État, prévoyant la création d’une taxe sur le patrimoine financier et des holdings patrimoniales, à savoir cette fameuse taxe dite Zucman, à travers laquelle la gauche entend taxer les foyers fiscaux disposant d’un capital de plus de 100 millions d’euros – outil de travail inclus – à hauteur de 2 %.
Des amendements – suggérant la suppression pure et simple de cet article 3 – ont été rejetés à 262 voix contre 134. « On va défendre la taxe Zucman bec et ongles », a pour sa part assuré, également sur BFMTV, le député socialiste du Calvados Arthur Delaporte.
Taxe sur le patrimoine financier des holdings patrimoniales : les amendements de suppression de l'article 3 du texte ne sont pas adoptés. #DirectAN#Budget2026pic.twitter.com/lefp1AtXcP
— LCP (@LCP) October 31, 2025
« Cela peut être un bel outil, qui peut paraître de justice fiscale, mais encore une fois je vous rappelle que c’est un impôt sur la personne physique et que pour payer cet impôt il faudra aller chercher la trésorerie dans l’entreprise. Donc on a un vrai sujet juridique », a interpellé Jean-Paul Matteï, député « Les Démocrates » des Pyrénées-Atlantiques. « Ne le rejetons pas tous ensemble », a-t-il appelé, plaidant pour l’« amélioration » et pour « retenir » cet éventuel futur prélèvement obligatoire.
Le Rassemblement national (RN), par la voix de Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme, a réitéré l’opposition de son groupe à ce « rétablissement partiel et imparfait d’une forme d’ISF », soulignant des « mécanismes beaucoup plus intéressants » en matière de « justice fiscale » adoptés par l’Assemblée nationale.
« La France est devenue un paradis fiscal », selon Clémentine Autain
Sur les bancs de la gauche, à l’instar de l’écologiste Clémentine Autain, les députés ont martelé l’argument selon lequel les « milliardaires » seraient proportionnellement soumis à une pression fiscale « deux fois » moindre que celle de « leur secrétaire ou leur chauffeur ». « Et c’est pourquoi, aujourd’hui, nous voulons dénoncer le fait que la France est devenue un paradis fiscal […] en particulier depuis qu’Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir », a notamment poursuivi la députée de Seine-Saint-Denis.
Pour rappel, selon l’OCDE, la France s’est hissée en 2022 sur la première marche du podium mondial de l’imposition, avec des prélèvements obligatoires représentant 46,1 % de son PIB.
« Pourquoi les ultra-riches de ce pays – quelques centaines de personnes – sont imposés moitié moins que l’ensemble des Français ? », a lancé Éric Coquerel, président de la Commission des finances. « C’est-à-dire un taux d’effort fiscal d’environ 25%, soit […] deux fois moins que la moyenne des Français », a insisté le député La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis, assurant que les Français soutiendraient « fortement » la taxe Zucman ; et de fustiger à son tour la « constitution d’une noblesse d’argent » en France.
Selon un sondage Ifop, réalisé mi-septembre pour le PS, 86% des interrogés se sont déclarés en faveur de l’instauration de cette taxe Zucman.



















