Le voleur d’un Rembrandt donne un conseil «lucratif» aux cambrioleurs du Louvre

L’ancien maître du vol d’art, Myles Connor, a recommandé aux cambrioleurs du Louvre de conserver les bijoux volés avant de les restituer contre récompense. Soulignant la portée historique des pièces, il a rappelé que leur perte totale serait irréparable.
L’ancien maître du cambriolage artistique américain, Myles Connor, a conseillé aux auteurs du récent cambriolage du Louvre de rendre les objets volés après quelques années, en échange d’une récompense. Dans une interview accordée à la chaîne ABC, il a partagé son expérience et donné un conseil clair aux criminels : « Le mieux qu’ils puissent faire, s’ils veulent gagner un peu d’argent avec ces bijoux volés, c’est de les garder pendant quelques années, puis de demander à quelqu’un — un avocat, par exemple — de contacter le musée et de dire : “Écoutez, j’ai des gens qui pourraient les restituer, mais ils risquent leur vie.” »
Selon lui, la récompense pour la restitution des bijoux pourrait atteindre cinq millions de dollars. Mais, au-delà de la valeur financière, l’ancienne figure mythique du vol d’art américain a insisté sur l’importance historique et esthétique des objets dérobés. Il a souligné que leur destruction ou leur disparition totale constitueraient une véritable perte culturelle.
Dans les années 1980, Myles Connor avait dérobé un Rembrandt au Musée des Beaux-Arts de Boston, avant de le restituer grâce à un intermédiaire et d’obtenir une récompense de 50 000 dollars. Dans les années 1960 et 1970, il avait cambriolé plus d’une douzaine de musées et de collections privées en Nouvelle-Angleterre. En 1974, arrêté pour la revente de quatre tableaux volés dans le Maine, il avait réussi, alors qu’il était déjà inculpé, à organiser un nouveau vol d’un Rembrandt, utilisé ensuite comme levier de négociation pour alléger sa peine. Au total, il a passé plus de dix ans en prison.
Le 19 octobre, peu après l’ouverture du musée, trois individus ont réussi à s’y introduire en utilisant un monte-charge fixé à un camion. Après avoir brisé une fenêtre, ils se sont introduits dans la galerie d’Apollon, avant de s’en prendre à plusieurs vitrines abritant des bijoux d’une valeur jugée « inestimable ».
L’ensemble de l’opération n’a duré que sept minutes, selon le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, qui a confirmé le vol de plusieurs pièces appartenant à la collection impériale, notamment des bijoux de Napoléon et de l’impératrice Eugénie. Colliers, diadèmes et broches figurent parmi les objets disparus. Selon les premières estimations, neuf pièces auraient été dérobées, dont l’une, la couronne de l’épouse de Napoléon III, a été retrouvée à l’extérieur, abandonnée et endommagée.