Bloomberg : Trump «a changé de ton» sur les Tomahawk après un entretien téléphonique avec Poutine

Donald Trump a revu sa position sur la livraison de missiles Tomahawk à l’Ukraine après un échange avec Vladimir Poutine, rapporte Bloomberg. Le président américain se montre désormais moins enclin à fournir ces armes à Kiev, privilégiant la diplomatie avant toute mesure agressive envers Moscou.
Le président américain a modifié sa position sur la crise ukrainienne après un entretien téléphonique avec son homologue russe, a rapporté Bloomberg le 16 octobre. En particulier, Donald Trump serait revenu sur son intention de livrer des missiles Tomahawk à l’Ukraine. « Il a semblé indiquer qu’il ne comptait plus partager ces missiles avec Kiev après en avoir discuté avec Poutine », indique le média. Selon l’article, Trump veut donner une nouvelle chance à la diplomatie avant d’autoriser des mesures plus offensives contre Moscou, même si ses efforts n’ont pas encore abouti.
Trump, après un entretien téléphonique avec Poutine, a souligné que, même si l'armée américaine disposait de nombreux missiles de croisière Tomahawk, le pays en aurait également besoin. « Nous en avons beaucoup. Mais nous en avons besoin aussi. On ne peut pas en priver notre pays. Ils sont vitaux, ils sont très puissants, ils sont très précis, ils sont excellents, mais nous en avons également besoin », a-t-il déclaré.
À la question d'une journaliste qui lui demandait si Vladimir Poutine avait tenté de le convaincre de ne pas vendre de missiles à l'Ukraine, le président américain a ironisé : « Évidemment ! Il allait dire quoi, à votre avis ? Est-ce qu'il allait dire : “Vendez les Tomahawk, s'il vous plaît ! Ça m'a plu, ça !” ». Il a souligné que le président russe n'avait pas aimé l'idée d'envoyer ces armes à Kiev.
Les Tomahawk à Kiev, un signal dangereux pour la sécurité mondiale
La perspective de livrer à Kiev des missiles américains Tomahawk à longue portée, pouvant atteindre plus de 2 000 km et demandés par Volodymyr Zelensky en septembre dernier pour frapper le Kremlin, semble illusoire. Début octobre, le magazine The American Conservative a rapporté que le président américain ne prendrait pas une telle décision. Le manque de stocks et l'incapacité technique de l'armée ukrainienne à les utiliser ont été avancés comme motifs, ainsi que le refus de Donald Trump de provoquer une nouvelle escalade du conflit qui mènerait à une confrontation directe.
Sergueï Narychkine, directeur du Service de renseignement extérieur russe (SVR), a déclaré le 17 octobre que la Russie pourrait percevoir la livraison de Tomahawk à l'Ukraine comme un geste hostile. Selon lui, cette décision pourrait augmenter considérablement les risques en matière de sécurité, non seulement en Europe, mais aussi dans le monde entier.
Vladimir Poutine partage cet avis. Selon son conseiller Iouri Ouchakov, lors d'une conversation téléphonique avec Donald Trump le 16 octobre, le président russe a affirmé que les missiles Tomahawk « ne changeraient pas la situation sur le champ de bataille », mais que leur livraison « nuirait considérablement aux relations entre les deux pays et encore plus aux perspectives d'un règlement pacifique ».
Une rencontre Poutine–Trump prévue à Budapest
À l'issue de leur conversation téléphonique, qui a duré environ deux heures et demie, Trump a annoncé une rencontre avec Poutine à Budapest, en Hongrie, qui, selon lui, pourrait avoir lieu dans les deux prochaines semaines. Avant leur sommet, les deux parties ont convenu d’organiser une réunion entre leurs conseillers dans les prochains jours. Le Kremlin, par la voix de Iouri Ouchakov, a confirmé que les deux présidents avaient convenu de tenir une rencontre.
Le 17 octobre, Vladimir Poutine a eu un entretien téléphonique avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, au cours duquel il a fait part de l'essentiel de sa conversation avec Donald Trump. Le dirigeant hongrois a, quant à lui, exprimé sa volonté de créer les conditions nécessaires à l'organisation d'un éventuel sommet entre les présidents russe et américain à Budapest.