Tomahawk pour Kiev : une livraison au compte-gouttes
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Les États-Unis ne pourraient fournir à l’Ukraine qu’un nombre très réduit de Tomahawk, de quelques unités à quelques dizaines, selon le Financial Times. Le sujet sera discuté le 17 octobre par Donald Trump et Volodymyr Zelensky à Washington. La Russie condamne les livraisons d'armes à Kiev par les pays occidentaux.
Les États-Unis pourraient livrer à l’Ukraine un nombre très limité de missiles de croisière Tomahawk — quelques dizaines, voire seulement quelques unités, selon des estimations d’experts militaires citées par le Financial Times.
Mark Cancian, ancien analyste du Pentagone, estime que Washington dispose actuellement d’environ 4 150 Tomahawk. Depuis 2022, sur les 200 missiles commandés, 120 ont déjà été utilisés au combat. Le budget de la Défense pour 2026 prévoit le financement de 57 exemplaires supplémentaires. Selon le quotidien britannique, les États-Unis souhaiteraient conserver une partie de leur arsenal pour d’éventuelles opérations contre le Venezuela.
Pour Stacie Pettyjohn, directrice du Center for a New American Security (CNAS), Washington pourrait fournir entre 20 et 50 Tomahawk à Kiev — un volume qui, selon elle, ne modifierait pas de manière décisive la dynamique du conflit. Le Pentagone, de son côté, a refusé de commenter le nombre exact de missiles disponibles.
La question des Tomahawk sera au centre de la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, prévue le 17 octobre à Washington. Les deux dirigeants avaient déjà évoqué la possibilité que les alliés de l’OTAN participent au financement de ces armes pour l’Ukraine.
Le président américain, tout en confirmant envisager la vente de ces missiles à Kiev, a indiqué vouloir mieux comprendre leur usage et en discuter avec Vladimir Poutine. Il a reconnu que la livraison de Tomahawk représenterait une escalade significative du conflit.
Le 2 octobre, lors de la séance plénière du club Valdaï à Sotchi, Poutine a déclaré que l’éventuelle fourniture par les États-Unis de missiles Tomahawk à l’Ukraine n’aurait aucun impact significatif sur le déroulement du conflit. Il a rappelé que la Russie s’était déjà adaptée à la présence des missiles ATACMS et avait appris à les neutraliser.
Le président russe a reconnu que les Tomahawk, bien que technologiquement datés, restaient des armes puissantes. Il a toutefois estimé que leur emploi par Kiev nuirait aux relations russo-américaines, rappelant qu’une telle utilisation serait impossible sans une implication directe des États-Unis. Il a jugé dangereuses les spéculations entourant ces livraisons et répété que les problèmes structurels de l’armée ukrainienne demeuraient inchangés. Selon lui, ni l’apport de drones ni la multiplication des systèmes d’armes ne peuvent compenser le manque de personnel. Le chef de l’État n’a pas exclu que ces annonces américaines sur les Tomahawk visent à détourner l’attention de difficultés intérieures aux États-Unis.
