Vers un compromis en Ukraine ? des projets énergétiques évoqués entre Moscou et Washington, selon Reuters

Moscou et Washington ont examiné plusieurs pistes économiques liées à l’énergie, destinées à favoriser les pourparlers sur le conflit en Ukraine, selon Reuters. Ces propositions auraient inclus le retour d’ExxonMobil à Sakhaline-1, la fourniture d’équipements américains à Arctic LNG 2, ainsi que l’achat de brise-glaces nucléaires russes.
Des responsables russes et américains ont discuté ce mois-ci de plusieurs accords énergétiques en marge de négociations visant à mettre fin au conflit en Ukraine, selon cinq sources proches des pourparlers, citées par Reuters.
D’après l’agence de presse britannique, ces propositions étaient conçues comme des incitations destinées à « pousser le Kremlin » à accepter un accord et à convaincre Washington d’assouplir certaines sanctions.
Les discussions auraient porté sur la possibilité pour ExxonMobil de réintégrer le projet pétrolier et gazier Sakhaline-1, ainsi que sur l’éventuel achat par Moscou de matériel américain destiné à ses projets de gaz naturel liquéfié, en particulier Arctic LNG 2. Une autre idée évoquée concernait l’achat par les États-Unis de brise-glaces à propulsion nucléaire construits en Russie.
Toujours selon Reuters, ces échanges ont eu lieu lors du déplacement à Moscou de l’émissaire américain Steve Witkoff, qui a rencontré le président russe Vladimir Poutine et Kirill Dmitriev, directeur du Fonds russe d’investissement direct. Le sujet aurait aussi été abordé à la Maison Blanche avec Donald Trump, puis brièvement évoqué lors du sommet d’Alaska le 15 août. Une source a précisé à Reuters que l’objectif de Washington, après ce sommet, était de présenter un grand accord d’investissement, car Donald Trump jugeait que c’était ainsi qu’il pourrait afficher un succès tangible.
Le 15 août en Alaska, Poutine et Trump se sont retrouvés pour leurs premiers pourparlers en face à face depuis 2019. La rencontre, qui a duré près de trois heures, réunissait également Sergueï Lavrov et Iouri Ouchakov du côté russe, ainsi que Marco Rubio et Steve Witkoff pour la délégation américaine.
À l’issue des échanges, Poutine a souligné que tout règlement avec Kiev passait par l’élimination des causes profondes de la crise. Il a mis en garde contre toute tentative des Européens ou de Kiev de freiner les avancées par des provocations ou des manœuvres en coulisses. Trump a pour sa part affirmé que Moscou et Washington étaient « très proches d’un accord » et que l’Ukraine devrait l’accepter.