Le Donbass au cœur des spéculations sur un accord de paix

Le NYT évoque la possibilité d’un retrait militaire ukrainien du Donbass en contrepartie de garanties de sécurité occidentales. Une telle perspective est décrite comme une concession difficile à assumer, mais certains analystes estiment qu’elle pourrait représenter la seule voie menant à un accord de paix appuyé par des engagements internationaux.
L’Ukraine pourrait envisager le retrait de ses troupes de certaines zones du Donbass encore sous son contrôle, à condition d’obtenir en contrepartie des garanties de sécurité « substantielles », notamment de la part des États-Unis, rapporte le New York Times (NYT).
« C'est une pilule empoisonnée », a déclaré Vadym Prystaïko, ancien ministre ukrainien des Affaires étrangères, cité par le quotidien américain. « L’Ukraine va devoir l’avaler et puis nous verrons comment elle va la digérer », a-t-il ajouté.
Toujours selon le NYT, Volodymyr Zelensky s’est abstenu de commenter publiquement une possible cession de territoires, rappelant qu’une telle question ne pourrait être traitée qu’en présence du président russe Vladimir Poutine.
D’anciens responsables ukrainiens et plusieurs analystes politiques, également cités par le média américain, soulignent également que le seul moyen d’amener l’opinion publique à accepter un tel compromis serait d’obtenir ces garanties de sécurité appuyées par Washington, une perspective qui échappe à Kiev depuis que l’adhésion à l’OTAN a été écartée.
Le 15 août en Alaska, Vladimir Poutine et Donald Trump se sont retrouvés pour leurs premiers pourparlers en face à face depuis 2019. La rencontre, qui a duré près de trois heures, réunissait également Sergueï Lavrov et Iouri Ouchakov du côté russe, ainsi que Marco Rubio et Steve Witkoff pour la délégation américaine.
À l’issue des échanges, Poutine a souligné que tout règlement avec Kiev passait par l’élimination des causes profondes de la crise. Il a mis en garde contre toute tentative des Européens ou de Kiev de freiner les avancées par des provocations ou des manœuvres en coulisse. Trump a pour sa part affirmé que Moscou et Washington étaient « très proches d’un accord » et que l’Ukraine devrait l’accepter.
Le 18 août, le président américain a tenu des pourparlers avec Volodymyr Zelensky à Washington, avant d'engager des discussions avec plusieurs dirigeants européens. Ces derniers ont discuté des garanties de sécurité que les pays de l'UE ont l'intention de fournir à Kiev en coordination avec les États-Unis.
Après cette rencontre, Donald Trump a appelé Vladimir Poutine au téléphone. Au cours d'une conversation constructive, les deux présidents se sont prononcés en faveur de la poursuite des contacts directs entre les délégations russes et ukrainiennes. Ils ont également convenu de discuter de la possibilité d'élever le niveau des représentants de Moscou et de Kiev dans les négociations.