La tension monte d'un cran entre Ankara et les Forces démocratiques syriennes
Les factions soutenues par Ankara affrontent les Forces démocratiques syriennes, dirigées par les Kurdes. Les combats ont lieu dans le nord de la Syrie, mettant en porte-à-faux la nouvelle administration syrienne de Damas.
«Nous avons lancé un dernier avertissement aux organisations terroristes kurdes (PKK-YPG), sinon Ankara mènera une opération militaire contre ces organisations en Syrie», a lancé le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan lors d'une interview accordée à la chaîne CNN le 8 janvier.
«Damas discute avec les Unités de protection du peuple kurde, elle a déjà parlé avec elles, et elle parlera à nouveau», a-t-il déclaré, ajoutant que «la Turquie n'a d'hostilité envers aucun groupe, et l'organisation susmentionnée est engagée dans des activités terroristes qui ne peuvent être niées».
Au moins 37 personnes, parmi lesquelles cinq civils, ont été tuées le 9 janvier dans de nouveaux affrontements entre forces dominées par les Kurdes et factions soutenues par la Turquie dans le nord de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
HTC doit trancher
L'ONG a rapporté des «combats féroces dans les environs de Manbij (...) au cours des dernières heures entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les factions de l'Armée nationale» aidées par l'aviation turque.
Pourtant, le chef des forces kurdes syriennes qui ont établi une administration autonome dans le nord-est du pays a déclaré le 8 janvier s'être mis d'accord avec le nouveau pouvoir pour rejeter toute «division» territoriale de la Syrie. «Nous sommes d'accord sur l'importance de l'unité et de l'intégrité territoriale de la Syrie, et nous rejetons tout projet de division qui menacerait l'unité du pays», a déclaré le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, dans une déclaration commentant une rencontre en décembre entre ses forces et les autorités islamistes qui ont renversé Bachar el-Assad à Damas.
«Nous soutenons les efforts de la nouvelle administration pour assurer la stabilité en Syrie, afin de préparer le terrain pour un dialogue constructif entre les Syriens», a ajouté Mazloum Abdi. «Il incombe à la nouvelle direction d'intervenir pour instaurer un cessez-le-feu à travers tout le pays», a-t-il lancé en direction des nouveaux maîtres de Damas, qui sont également proches d'Ankara.