«Irrespect total pour notre alliance», «gauche du tout ou rien», le torchon brûle à gauche entre Insoumis et socialistes
Jean-Luc Mélenchon a vivement critiqué ses alliés du NFP qui se sont rendus à Bercy le 8 janvier pour négocier des questions budgétaire avec le gouvernement Bayrou. Son homologue socialiste Olivier Faure a lui dénoncé son «obsession présidentielle».
«Aucun accord de non-censure du PS et de EELV ne nous concernera jamais. Cette façon de négocier dans le dos du Nouveau Front Populaire (NFP) et contre son programme est une forfaiture d'un irrespect total pour notre alliance». Furieux des négociations qu’ont entamé ses alliés écologistes et socialistes (PS), le fondateur des Insoumis a par ailleurs dénoncé «la petite gauche traditionnelle» et «ses négociateurs […] ridicules de servilité».
Aucun accord de non censure du PS et de EELV ne nous concernera jamais. Cette façon de négocier dans le dos du NFP et contre son programme est une forfaiture d'un irrespect total pour notre alliance. Mais nous dormirons tranquilles. La petite gauche traditionnelle n'a rien à…
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 8, 2025
Face au risque de censure, le gouvernement Bayrou tente de trouver un accord avec une partie de la gauche. Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure s’en est lui pris à son homologue, fustigeant «la gauche du tout ou rien».
La guerre des gauches recommence
Sur TF1 le 9 janvier, Olivier Faure a fait valoir l’idée qu’il faut une «inflexion» de la politique du gouvernement et pour cela il estime que «la gauche du tout ou rien, c'est aujourd'hui la gauche du rien» s’en prenant indirectement à la stratégie de Jean-Luc Mélenchon. Interrogé sur les rapports de forces au sein du NFP, le député a assumé une éventuelle rupture avec les Insoumis : «ce n'est pas moi qui rompt, c'est Jean-Luc Mélenchon par son intransigeance, par son obsession présidentielle» et d’interroger : «est-ce que Jean-Luc Mélenchon est persuadé que c'est lui qui l'emportera ?»
Relations PS-LFI : "Ce n'est pas moi qui rompt, c'est Jean-Luc Mélenchon par son intransigeance, par son obsession présidentielle (...) Est-ce que Jean-Luc Mélenchon est persuadé que c'est lui qui l'emportera ?", @faureolivier dans #BonjourLaMatinaleTF1pic.twitter.com/NC5V0bZqb1
— TF1Info (@TF1Info) January 9, 2025
Des propos qui ont provoqué l’indignation du coordinateur national des Insoumis Manuel Bompard qui a fustigé : «Pourquoi masquer ses reniements derrière des outrances et des mensonges ? Les seules obsessions des Insoumis, ce sont le respect du mandat que lui ont donné le peuple et la protection du pays de 3 ans supplémentaires de politiques macronistes».
Socialistes et écologistes font bloc sur la question des retraites
Les socialistes et les écologistes ont mis dans la balance d’un accord de non-censure la question de la réforme des retraites. Au sortir de la réunion de Bercy, la secrétaire nationale des écologistes Marine Tondelier a déclaré que le «compte» n’y est pas encore et que «la fin de l’application de la réforme des retraites» était une condition nécessaire à un accord mais qui ne serait pas suffisante, réclamant des concessions notamment sur les questions écologiques.
L'abrogation de la réforme des retraites, c'est la condition sine qua non pour commencer les discussions avec nous.
— Marine Tondelier (@marinetondelier) January 8, 2025
C’est important pour nous mais surtout ce serait une avancée très concrète pour les Françaises et les Français. pic.twitter.com/9JLYb4jnAt
Le socialiste Olivier Faure a de son côté salué le fait qu’il n’y ait pas de «veto» du gouvernement sur la question de la réforme des retraites et de se féliciter : «ce qui est un changement en soit», et de faire valoir des possibilités de négociation «y compris sur l’âge» de départ à la retraite.
Le Parti communiste, également présent lors des discussions a fait savoir par la voix de son secrétaire général : «nous ne signerons aucun chèque en blanc !», produisant un communiqué de presse suite à la rencontre avec le ministre de l’Économie Éric Lombard.
Les négociations entre le gouvernement Bayrou et les partis de gauche pourraient se poursuivre jusqu’au 14 janvier, date du discours de politique générale, pour trouver un accord de non-censure.