Corée du Nord : en vue d'une «guerre réelle» Kim Jong Un ordonne des manœuvres militaires renforcées
- Avec AFP
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a ordonné à son armée d'intensifier ses manœuvres militaires en vue d'une «guerre réelle», lors d'un exercice de tirs de missiles auquel a assisté sa fille, a rapporté ce 10 mars l'agence coréenne KCNA.
La Corée du Nord doit «intensifier régulièrement les divers exercices de simulation de guerre réelle, de manière diversifiée et dans des situations différentes», a déclaré Kim Jong Un, selon l’agence de presse coréenne KCNA. En outre, le leader nord-coréen, qui a supervisé un nouvel exercice militaire, a ordonné aux soldats de se préparer à «deux missions stratégiques : premièrement, dissuader la guerre et, deuxièmement, prendre l'initiative de la guerre».
Des images publiées ce 10 mars par KCNA ont montré le lancement simultané de six missiles par l'unité Hwasong, entraînée pour des «missions de frappe», a indiqué l'agence, ajoutant que l'unité «a tiré une puissante salve (de missiles) sur les eaux ciblées dans la mer de Corée occidentale».
La veille, l'armée sud-coréenne avait annoncé avoir détecté le lancement d'un missile balistique de courte portée en direction de la mer au large de sa côte ouest, tiré depuis la ville portuaire de Nampo, au sud de Pyongyang. Cet exercice militaire intervient alors que Séoul et Washington s'apprêtent à mener lundi leurs plus importantes manœuvres militaires conjointes depuis cinq ans.
Plus tôt cette semaine, la Corée du Nord a accusé les Etats-Unis d'attiser «intentionnellement» les tensions et Kim Yo Jong, la très puissante sœur de Kim Jong Un, a prévenu que si les Etats-Unis interceptaient un des essais de missiles de Pyongyang, cela serait perçu comme une «déclaration de guerre». Les relations entre Pyongyang et Séoul sont au plus bas depuis plusieurs années, avec des pourparlers au point mort.
Pyongyang agacé par les manœuvres militaires à ses frontières
Lors de cet entraînement militaire, le dirigeant nord-coréen est apparu accompagné de sa fille Ju Ae, considérée par certains analystes comme la future héritière du pouvoir. Sa récente apparition aux côtés de son père lors d'une grande parade militaire le mois dernier, pour marquer le 75e anniversaire de la fondation de l'armée du pays, avait déjà relancé les spéculations sur une future transmission du pouvoir dynastique en Corée du Nord.
«Il semblerait que la présence de Ju Ae lors d'événements majeurs liés au développement nucléaire du Nord et de ses missiles − que Pyongyang juge d'une utilité cruciale pour les générations futures du pays − soit devenue la norme», a déclaré à l'AFP Yang Moo-jin, président de l'Université d'études nord-coréennes à Séoul.
La Corée du Nord affirme depuis longtemps que ses programmes balistiques et nucléaires sont destinés à son autodéfense. Elle a par ailleurs condamné les récents exercices conjoints de Séoul et Washington, les considérant comme des répétitions générales à une invasion de son territoire.
L'armée de l'air nord-coréenne est le maillon faible de son dispositif militaire, selon des experts, qui estiment que les exercices du 9 mars sont la preuve que Pyongyang cherche à combler cette faiblesse. «Les dernières manœuvres de la Corée du Nord, comme beaucoup des précédentes, ont pour but d'empêcher les avions de guerre sud-coréens de décoller», a déclaré à l'AFP le transfuge Ahn Chan-il, directeur de l'Institut mondial d'études nord-coréennes.