«Signe de faiblesse», «aveu d'échec» : les Occidentaux réagissent à l'allocution de Vladimir Poutine
L'annonce d'une mobilisation partielle faite par Vladimir Poutine a suscité des commentaires goguenards de la part du Royaume-Uni et des Etats-Unis, qui y voient un «signe de faiblesse, de l'échec russe». Berlin s'inquiète d'une «escalade».
Quelques minutes après l'annonce par le président russe de la «mobilisation partielle» de la population russe ce 21 septembre, le ministre de la Défense britannique Ben Wallace a réagi dans un communiqué estimant qu'il s'agissait là d'un «aveu de l'échec de son invasion».
«Aucune menace ni propagande ne peut cacher le fait que l'Ukraine est en train de gagner cette guerre [...] et que la Russie est en train de devenir un paria mondial», a-t-il en outre jugé dans son communiqué.
Sur le réseau social Twitter, l'ambassadrice américaine en Ukraine Bridget Brink a tenu des propos similaires. «Des simulacres de référendums et une mobilisation sont des signes de faiblesse, de l'échec russe», a-t-elle écrit, tout en assurant que les Etats-Unis allaient continuer à «soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra».
Sham referenda and mobilization are signs of weakness, of Russian failure. The United States will never recognize Russia's claim to purportedly annexed Ukrainian territory, and we will continue to stand with Ukraine for as long as it takes.
— Ambassador Bridget A. Brink (@USAmbKyiv) September 21, 2022
Pour Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, l'annonce de Vladimir Poutine serait un «un nouveau signe de son désarroi» autant qu'un «signal clair» à la communauté internationale durant la semaine de l'Assemblée générale des Nations Unies «de sa volonté de poursuivre sa guerre destructive qui a des conséquences négatives dans le monde entier».
Réagissant à l'annonce du président russe lors d'une courte déclaration en marge de l'assemblée générale de l'ONU à New York, le chancelier allemand Olaf Scholz a expliqué : «Poutine ne fait qu'empirer les choses. Il a depuis le début complètement sous-estimé la situation, et la volonté de résistance des Ukrainiens [...] La Russie ne peut pas gagner cette guerre meurtrière.» Il a également qualifié les dernières décisions de Vladimir Poutine «acte de désespoir».
300 000 réservistes sur un potentiel de mobilisation d'environ 25 millions de personnes
Le président russe Vladimir Poutine s'est exprimé ce 21 septembre dans un message à la nation, annonçant une «mobilisation partielle» en Russie dans le cadre de l'opération militaire menée depuis le 24 février en Ukraine. «Seuls les citoyens qui sont actuellement dans la réserve et, surtout, ceux qui ont servi dans les forces armées, ont certaines spécialités militaires et une expérience correspondante, seront soumis à l'appel pour servir sous les armes», a-t-il ajouté.
Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a précisé que 300 000 réservistes allaient être appelés sur un potentiel de mobilisation d'environ 25 millions de personnes. Ces renforts seront déployés pour consolider et contrôler les lignes arrières, le long d'«une ligne de front qui s'étend sur plus de 1 000 kilomètres» dans le sud et l'est de l'Ukraine, a détaillé le ministre, commentant une décision qui intervient alors que les forces ukrainiennes ont lancé une contre-offensive en septembre.
«L'opération militaire spéciale» vise, selon Moscou, à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine ainsi qu'à venir en aide aux populations du Donbass bombardées par les forces ukrainiennes. Kiev et ses alliés dénoncent quant à eux une guerre d'invasion. Depuis le début du conflit, Moscou et Kiev se sont accusés réciproquement de crimes de guerre à de multiples reprises.