«Convoi de la liberté» d'une trentaine de manifestants intercepté en région parisienne
- Avec AFP
Alors que des milliers d'opposants au pass vaccinal ont déclaré leur intention de vouloir «rouler sur Paris», un premier convoi de manifestants tentant de rejoindre la capitale a été intercepté le 7 février par les forces de l'ordre «dans le calme».
Un convoi d'une trentaine de manifestants se dirigeant vers Paris à bord de leurs véhicules a été intercepté le 7 février par les forces de l'ordre entre l'Essonne et la Seine-et-Marne, une interception qui, d'après l'AFP, s'est déroulée «dans le calme». Cette mobilisation fait suite à l'appel de plusieurs milliers d'opposants au pass vaccinal qui ont annoncé sur les réseaux sociaux vouloir «rouler sur Paris» dans le cadre d'une action citoyenne baptisée «convois de la liberté», inspirée par celle des routiers canadiens.
Dans les groupes Facebook et Telegram «Convoy France officiel», regroupant chacun environ 23 000 membres, selon un décompte de l'AFP le 6 février, ces militants tentent d'organiser une action nationale d'ampleur pour «le respect des libertés et des droits fondamentaux».
Six «convois» de co-voiturage ou de particuliers à bord de leurs propres véhicules sont annoncés dès le 9 février au départ notamment de Bayonne, Nice, Strasbourg ou encore Cherbourg. Ces manifestants doivent rallier Paris le 11 février dans la soirée, sans qu'aucun lieu précis de regroupement ne soit mentionné. Certains appellent ensuite à rejoindre Bruxelles pour une «convergence européenne» le 14 février.
A la question de savoir s'il s'agit d'une action de blocage à proprement parler, le collectif «Convoy France officiel» répond que «chacun est libre». Le 5 février, dans un tchat vidéo, Marisa, porte-parole de ce nouveau mouvement, a insisté sur le fait que le collectif n'appelait pas directement à une action de regroupement ou de blocage.
Les services de renseignement évaluent «la menace potentielle» que représente la mobilisation
«Cette initiative est prise au sérieux par les autorités», a expliqué à l'AFP une source policière qui annonce «des dispositifs de vigilance». «L'évaluation de la menace potentielle fait cependant encore l'objet d'analyses par les services de renseignement, compte tenu du contexte électoral et de la volonté de jouer le mimétisme avec le mouvement canadien», a ajouté cette source. Sur les tchats consultés par l'AFP quelques messages mentionnaient des actions possibles, notamment sur le périphérique parisien. Mais la majorité des participants proposaient plutôt des moments de convivialité à travers une distribution de repas ou d'hébergement sur la route.
Au Canada, un mouvement de contestation initié par des camionneurs, pour qui le vaccin est obligatoire afin de traverser la frontière avec les États-Unis, paralyse depuis plus d'une semaine la capitale Ottawa. Des mouvements similaires, mais de moindre ampleur ont eu lieu le 5 février dans plusieurs grandes villes canadiennes telles que Toronto, Québec ou Winnipeg.
En France, la plupart des participants à cette déclinaison française du mouvement sont proches des mobilisations des «Gilets jaunes» et souhaitent trouver «une nouvelle manière d'exprimer leur ras-le-bol général», a affirmé à l'AFP un organisateur qui a requis l'anonymat. Il ne s'agit cependant pas d'une mobilisation des chauffeurs routiers à proprement parler, a insisté cette source. Deux syndicats du secteur du transport routier, FO et la CFTC ont confirmé à l'AFP n'être aucunement associés à ce mouvement.