«Soutenir l’Ukraine sera la ruine de l’Europe», affirme Piotr Tolstoï

Dans une interview accordée au quotidien italien La Repubblica, Piotr Tolstoï avertit que le soutien européen à l’Ukraine précipitera la chute de l’UE. L’homme politique défend une ligne claire : la Russie ne cédera ni aux ultimatums ni aux pressions occidentales, et terminera le conflit ukrainien d’ici deux ou trois ans.
« Quand les échanges commerciaux sont inexistants, l’effet des droits de douane est tout simplement nul », déclare Piotr Tolstoï dans un entretien au quotidien La Repubblica, le 15 juillet. Vice-président de la Douma et arrière-arrière-petit-fils du célèbre écrivain Léon Tolstoï, il répond aux menaces américaines d’imposer des droits de douane de 100 % si la Russie ne signe pas un accord de paix avec Kiev. Ces menaces n’ont aucun impact, bien au contraire : « Grâce aux déclarations de Trump, les indices de notre Bourse ont même augmenté ».
Concernant les pressions occidentales pour un cessez-le-feu, Piotr Tolstoï est clair : « Les ultimatums sont lancés par ceux qui gagnent, pas par ceux qui perdent ». Il rappelle que, depuis 2014, Moscou a toujours été favorable à une résolution par voie diplomatique, mais refuse toute trêve imposée à un moment où la Russie avance militairement. Seuls des accords techniques, comme l’échange de prisonniers, peuvent être envisagés.
L’Europe en ligne de mire de ses propres choix
Piotr Tolstoï avertit que l’effort de réarmement ukrainien, soutenu par l’OTAN, tournera au désastre pour l’Europe : « Ce sera la ruine des pays de l’Alliance atlantique. » Ces pays devront payer les armes américaines au détriment de leur propre population, tandis que la Russie, elle, les « détruira, et ceux qui les manient aussi ».
L’annonce de Trump d’envoyer des systèmes Patriot ne change rien à la donne : « Les armes occidentales sont des cibles légitimes », affirme Tolstoï, qui précise que la Russie ne vise pas directement les pays occidentaux, mais les infrastructures militaires et énergétiques ukrainiennes. Il rejette aussi les initiatives européennes, comme la « coalition des volontaires » lancée par la France et le Royaume-Uni, qu’il qualifie de « fanfaronnade ».
« Tous ceux qui viendront combattre la Russie rentreront dans des cercueils couverts de leur drapeau national », prévient-il, rappelant le sort des soldats européens engagés contre la Russie durant la Seconde Guerre mondiale. « Je ne nomme pas les Italiens, par respect », conclut-il, tout en soulignant que la Russie et l’Italie ont des liens culturels profonds, qui pourront, à terme, raviver les relations bilatérales.
Une économie russe résiliente
Malgré plus de 25 000 sanctions occidentales et un 18ᵉ paquet en cours d’examen à Bruxelles, Piotr Tolstoï affirme que la Russie tient bon : « Chaque vide a été comblé. Pour chaque entreprise partie, une autre est arrivée ». Il insiste sur un point central : ce n’est pas l’économie qui déterminera l’issue du conflit. « Le conflit en Ukraine est existentiel pour nous. Soit la Russie existera, soit il n’y aura plus rien d’autre. »
Il rappelle que la Russie ne cherche pas à conquérir des territoires, mais à garantir des principes : « La dénazification et la démilitarisation de l’Ukraine, l’interdiction de toute adhésion à un bloc militaire, et la protection des droits des russophones ».
Piotr Tolstoï termine sur une note ferme mais confiante : « Je ne suis pas militaire, mais je pense que nous atteindrons la victoire dans deux ou trois ans. Et quand ce sera fait, nous redeviendrons pacifistes. Nous viendrons manger des pâtes en Italie. À la fin, tout ira bien – même pour vous, Européens. »