François Bayrou veut suspendre tout soignant qui refuse d'être vacciné contre le Covid-19
François Bayrou a assimilé le 11 juillet l'attitude des soignants refusant d'être vacciné à de la «non-assistance en personne en danger» et souhaite que ces derniers soient «suspendus». Il plaide également pour une vaccination obligatoire.
François Bayrou, Haut-commissaire au Plan, a plaidé le 11 juillet sur BFM TV pour une vaccination obligatoire à toute la société civile. Revenant sur les réticences du personnel soignant de recevoir le vaccin contre le Covid-19, il a estimé qu'il s'agissait véritablement d'une forme de «non-assistance en personne en danger». Enonçant des idées de sanctions, il a avancé notamment que tout soignant refusant de se faire vacciner devrait être «suspendu de son travail», se rapprochant ainsi la position de l'Arabie Saoudite où tout refus se conclut par une rupture du contrat de travail.
«Qu'est-ce que vous feriez dans l'hôpital public si un chirurgien refusait de se laver les mains et de mettre des gants pour une opération ? On lui dirait "vous ne pouvez pas exercer votre métier"», a avancé François Bayrou.
🗣️ "Il n'y a pas d'autre issue que la #vaccination obligatoire. Ne pas se faire vacciner quand on est au contact du public, c'est de la non-assistance à personne en danger."
— MoDem (@MoDem) July 11, 2021
↪️ François @Bayrou était l'invité de #BFMPolitique. Revoir l'interview 👉 https://t.co/Z8sPDYEFu8pic.twitter.com/ZutDUqPoVp
Ce n'est pas la première fois que l'éphémère Garde des sceaux d'Emmanuel Macron exprime son avis sur la question. Il avait déjà plaidé en ce sens le 4 juillet au micro du Grand jury RTL/LCI/Le Figaro en estimant que «la vaccination, c'est la seule digue contre ce qui nous pend au nez, ce qui menace d'arriver, qu'il y ait une quatrième vague, pourquoi pas une cinquième vague».
Au-delà de la question du vaccin, François Bayrou a aussi estimé nécessaire l'élargissement du passe sanitaire à de nouvelles activités, comme la fréquentation des restaurants, cinémas ou des salles de sport : «il ne se passera pas trois semaines avant qu'on ait cette obligation». Brandissant la fermeture durant 18 mois des commerces de bouche, il a vitupéré les rumeurs contre les vaccins sans les nommer qui pourraient porter préjudice aux restaurants, bars et cafés : «On ne va pas les condamner à abandonner leur métier parce qu'il y a des craintes infondées qui existent.»
Les interventions du Haut-commissaire au Plan interviennent alors qu'Emmanuel Macron doit prendre la parole le 12 juillet au soir. D'ici là, Jean Castex a sollicité les associations d'élus locaux pour connaître leur avis au sujet de la vaccination obligatoire. A l'heure actuelle, le débat politique au Sénat semble favorable à une telle mesure tandis que d'autres comme Nicolas Dupont-Aignan fustigent au contraire l'idée d'une obligatoire vaccinale pour «un produit toujours en phase d'études». Du côté scientifique, le Conseil scientifique et l'Académie de médecine prônent la vaccination obligatoire ; le premier pour les soignants, la seconde pour toute personne âgée de plus de 12 ans. Quant aux personnes déjà vaccinées, Jean Castex a annoncé qu'une troisième dose sera probablement nécessaire «pour les plus vulnérables»