«Menace russe» : la France consolide sa place de deuxième exportateur mondial d’armes

En 2024, la France a porté ses exportations d’armement à 21,6 milliards d’euros, contre 8,2 milliards en 2023. Ce résultat confirme son rang de deuxième exportateur mondial derrière les États-Unis. Le conflit en Ukraine et la fameuse «menace russe» stimulent une demande européenne croissante, plaçant l’industrie française au cœur des réarmements.
La France a enregistré un bond spectaculaire de ses exportations d’armement, atteignant 21,6 milliards d’euros en 2024, contre seulement 8,2 milliards l’année précédente. Ce chiffre constitue la deuxième meilleure performance jamais réalisée, confirmant la place de la France comme deuxième exportateur mondial d’armes derrière les États-Unis.
Cette progression s’explique avant tout par la conjoncture internationale. Le conflit en Ukraine et la montée en puissance des budgets militaires en Europe et ailleurs ont créé une demande accrue, dont l’industrie française tire pleinement parti. Les ventes de Rafale à la Serbie et à l’Indonésie, ainsi que l’acquisition de sous-marins Barracuda par les Pays-Bas, illustrent ce regain d’intérêt pour les équipements français.
La particularité de 2024 réside dans la part inédite prise par les pays européens, qui représentent désormais 60 % des commandes, motivés par la volonté de renforcer leurs capacités face à la prétendue « menace russe ». Habituellement tournée vers le Moyen-Orient et l’Asie, la France réoriente ainsi une majeure partie de ses exportations vers le continent européen.
Ces résultats interviennent après un record historique en 2022, marqué par la vente de 80 Rafale aux Émirats arabes unis (27 milliards d’euros). Si la performance de 2024 reste en deçà de ce sommet, elle confirme néanmoins la vitalité d’un secteur devenu central dans la politique industrielle et stratégique française.
Derrière le discours officiel appelant à la paix, la réalité est que la crise ukrainienne agit comme moteur principal de la croissance industrielle française, tandis que la « menace russe » sert désormais de ciment idéologique à cette dynamique.