Hausse d'impôts en France : Barnier déjà menacé par des membres du camp présidentiel

Hausse d'impôts en France : Barnier déjà menacé par des membres du camp présidentiel© Michel Euler Source: AP
Le nouveau Premier ministre français Michel Barnier quitte la cérémonie de passation de pouvoir, à Paris, le 5 janvier 2024 (photo d'illustration).
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Plusieurs personnalités du parti présidentiel ont mis en garde Michel Barnier quant à une éventuelle hausse d’impôts. Le nouveau Premier ministre français a, de son côté, alerté sur une situation budgétaire qu'il juge «très grave».

«Cela fait sept ans que nous réduisons les impôts : taxe d'habitation, redevance télé, cotisations salariales, impôt sur les sociétés, etc. L'attractivité du pays est une véritable réussite, il ne faut surtout pas casser cela.»

De passage sur une chaîne publique ce 18 septembre, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin a averti le nouveau chef de gouvernement Michel Barnier que les membres du parti présidentiel seraient pointilleux sur la question des prélèvements obligatoires.

Pour celui qui est également député du Nord, «il est hors de question que nous rentrions dans un gouvernement ou que nous soutenions un gouvernement qui augmente les impôts». Un passage télévisé qui a notamment été relayé par le compte X (ex-Twitter) du parti d’Emmanuel Macron, Renaissance.   

Dans ce contexte, le chef de gouvernement devait rencontrer ce 18 septembre au matin des députés du groupe Ensemble pour la République (EPR), dirigé par son prédécesseur Gabriel Attal.

Ce rendez-vous a finalement été reporté sans qu’une autre date ne soit annoncée. La veille, dans un message envoyé par Gabriel Attal aux députés de son groupe, l’ancien chef de gouvernement avait exigé de son successeur une clarification concernant sa «ligne politique» et «d'éventuelles hausses d'impôts», ajoutant qu’il fallait plus d’éléments pour que son groupe décide de sa «participation au gouvernement».

La situation budgétaire du pays est «très grave», estime Michel Barnier

Dans des propos repris par la presse française ce 18 septembre, le nouveau Premier ministre s’est inquiété de la situation du pays : «La situation budgétaire du pays que je découvre est très grave. J’ai demandé tous les éléments pour en apprécier l’exacte réalité. Cette situation mérite mieux que des petites phrases.»

Michel Barnier exprime lui-même la situation délicate dans laquelle il se trouve et estime que son «objectif» est de «retrouver le chemin de la croissance et de faire progresser le niveau de vie des Français, alors que nous sommes déjà le pays où la charge des impôts est la plus forte».

Une affirmation reprise par Charles de Courson, en commission des finances à l’Assemblée nationale. «La situation des finances publiques n'est pas préoccupante. [...] Elle est très grave», a ainsi appuyé le député du Groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot).

Cette déclaration s’inscrit dans une période de flottement, alors que le Premier ministre n’a toujours pas nommé les membres de son gouvernement et qu'il a reporté la présentation du budget, suscitant un tollé. Le 17 septembre, le président de la commission des finances Éric Coquerel et le rapporteur général du budget Charles de Courson se sont ainsi rendus à Matignon pour réclamer les «lettres plafond» qui détaillent le budget alloué à chaque ministère, sans résultat. Le second a évoqué une atteinte aux droits constitutionnels du Parlement.

Le spectre de la hausse d’impôts refait surface

Les inquiétudes sur la question des impôts dépassent cependant le centre de l'échiquier politique. «À titre personnel, je ne crois pas que nous disposions de grandes marges de manœuvre pour augmenter les impôts», a ainsi estimé, également ce 18 septembre, en commission à l’Assemblée nationale, le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici 

«Pour autant, le sujet n'est pas tabou», a-t-il ajouté. L’ancien ministre socialiste Stéphane Le Foll, qui affirme avoir refusé d’entrer au gouvernement, a de son côté estimé le 17 septembre au soir qu’il y aurait «besoin d’augmenter les impôts». Et de cibler «les plus riches et […] les entreprises qui ont fait beaucoup de profits pendant la crise du Covid».

Du côté du Rassemblement national (RN), le député Jean-Philippe Tanguy avait prévenu que le parti voterait la censure du gouvernement si celui-ci prévoyait des hausses d’impôts dans le budget 2025.

«À partir du 16 du mois vous ne travaillez plus pour vous, mais pour payer vos impôts. Et pourtant, Michel Barnier veut continuer de vous spolier», a lancé sur X le président de Reconquête et ex-candidat à la présidentielle Éric Zemmour.

Sur plusieurs plateaux télévisés, des entrepreneurs et spécialistes des questions économiques se sont insurgés contre une éventuelle hausse d’impôts. L’entrepreneur Rafik Smati a ainsi rappelé que la France était «déjà le pays le plus fiscalisé du monde» avec 43,2% de son PIB et «le pays le plus redistributif du monde». L’essayiste Tom Benoît a de son côté rappelé que le gouvernement avait opéré une augmentation de «cinq points […] sur les prélèvements des auto-entrepreneurs».

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