Explosion de bipeurs du Hezbollah : au moins neuf morts et près de 2 800 blessés au Liban
Une dizaine de personnes ont été tuées et des milliers d’autres blessées, ce 17 septembre, lors de l’explosion simultanée de leurs bipeurs, des boîtiers réputés pour être plus difficiles à tracer et à surveiller que les téléphones portables. Le gouvernement libanais et le Hezbollah accusent Israël d’être derrière cette «agression criminelle».
Le bilan de l’explosion simultanée de bipeurs appartenant à des membres du Hezbollah, ce 17 septembre au Liban, s’est alourdi en début de soirée avec l’annonce du décès d’une neuvième victime.
«Huit personnes ont été tuées et près de 2 750 autres blessées», dont 200 sont dans un état grave, avait annoncé plus tôt le ministre libanais de la Santé Firas Abiad lors d'une conférence de presse. La plupart des victimes ont été blessées «au visage, à la main, au ventre et même aux yeux», avait précisé le ministre.
Les explosions «simultanées» de ces boîtiers, permettant de recevoir des messages simples et fonctionnant via des ondes radio, ont été rapportées en milieu d’après-midi, au même moment qu’un important afflux de blessés dans les hôpitaux de Beyrouth, Nabatieh, Saïda et Tyr.
Parmi les blessés figure l'ambassadeur d'Iran à Beyrouth, Mojtaba Amani, a rapporté la télévision publique iranienne. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), source de l’opposition syrienne basée à Londres, 14 personnes auraient été blessées dans l'explosion de bipeurs de membres du Hezbollah en Syrie.
Le Hezbollah promet qu'Israël recevra «son juste châtiment»
La première victime de cette explosion en série a été une fillette de dix ans, tuée par l’explosion du bipeur de son père, a déclaré à une agence de presse française la famille de la jeune défunte ainsi qu’une source proche du Hezbollah. Toujours selon une source proche du mouvement chiite de cette agence de presse, les fils de deux de ses députés, Ali Ammar et Hassan Fadlallah, figureraient parmi les morts.
Dans un communiqué publié en fin d’après-midi sur Telegram, le Hezbollah a assuré qu'Israël allait «recevoir son juste châtiment» à la suite de «cette agression criminelle». Le ministre libanais de l’Information, Ziad Makary, a également dénoncé une «agression israélienne», selon des propos rapportés par la presse française.
Le Premier ministre libanais a convoqué une réunion de son cabinet pour discuter de la situation et a tenu des consultations avec les forces de sécurité. Suite à ces explosions, le ministère libanais de la Santé a appelé les citoyens à se débarrasser de leurs bipeurs et à faire preuve de la plus grande vigilance.
Cette série d’explosions meurtrières survient en pleine escalade des tensions entre Israël et le Hezbollah, sur fond de conflit à Gaza, avec des échanges de tirs de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise toujours plus nourris.