Le bitcoin franchit la barre des 20 000 dollars pour la première fois de son histoire
- Avec AFP
Le bitcoin vient de dépasser, pour la première fois de son histoire, le seuil des 20 000 dollars. Néanmoins, la forte volatilité de cette cryptomonnaie, qui intéresse les investisseurs, reste un frein à son utilisation comme moyen de paiement.
C'est une journée historique pour le bitcoin. La première cryptomonnaie décentralisée a dépassé le seuil des 20 000 dollars, le 16 décembre, pour la première fois de son histoire, profitant d'un appétit des marchés pour le risque qui a fait quasi tripler en un an sa valeur hautement spéculative.
Comment expliquer l'intérêt grandissant de certains investisseurs pour le bitcoin ? De potentiel gains rapides, un statut de couverture face à l'inflation et la perspective que le bitcoin devienne un moyen de paiement courant sont autant de raisons pour expliquer le succès de cette cryptomonnaie, selon l'agence de presse Reuters.
Une alternative au dollar ?
A 15h aujourd'hui, le bitcoin coûtait 20 612,40 dollars et voyait sa valeur presque multipliée par trois sur l'année 2020, quelques instants après avoir atteint un plus haut niveau historique à 20 787,35 dollars, selon les données compilées par l'agence Bloomberg.
Cette récente envolée a démarré fin octobre avec le lancement d'un service d'achat, de vente et de paiement par cryptomonnaie par le géant des paiements en ligne Paypal.
Même si Paypal est un service pour les particuliers, cette décision a achevé d'assoir une forme de respectabilité pour cet actif auprès des fonds d'investissement traditionnels qui le boudaient jusqu'alors à cause de sa volatilité extrême.
Certains investisseurs, comme les fonds spéculatifs, ont été en effet découragés par le passé par la nature opaque du marché des cryptomonnaies. Néanmoins le durcissement de la surveillance du secteur aux Etats-Unis a contribué à apaiser certaines inquiétudes, détaille Reuters.
«L'utilisation du bitcoin par des investisseurs traditionnels ne fait que commencer», préviennent les analystes de la banque JPMorgan, qui comparent la monnaie numérique et décentralisée à l'or.
Pour de nombreux adeptes du bitcoin, ce dernier tire son attrait de sa décentralisation : créé par un réseau lui-même inventé par des anonymes en 2008, il ne dépend d'aucune institution.
La cryptomonnaie propose donc une alternative plus moderne que l'or au dollar qui évolue actuellement à des niveaux très bas en raison des mesures d'assouplissement monétaire des banques centrales, prises pour relancer l'économie mondiale face à la crise du Covid-19.
«La période des fêtes de fin d'année pourrait être assez plaisante pour le bitcoin, qui serait porté par la vague» d'optimisme sur tous les marchés, estime Craig Erlam, analyste chez Oanda, qui remarque que la hausse intervient justement alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) se réunit.
Cette souplesse des banques centrales profite aux autres actifs à risque: le 15 décembre, l'indice boursier américain Nasdaq, à dominante technologique, a terminé sur un nouveau record.
L'extrême volatilité du bitcoin
D'autres acteurs du marché incitent toutefois à la prudence: «la dernière fois que le prix du bitcoin a bondi et atteint des sommets, il est retombé très rapidement», rappelle Laith Khalaf, analyste chez AJ Bell, qui appelle les investisseurs alléchés par la performance de 2020 à «n'investir que de petites sommes, que l'on peut se permettre de perdre».
Adossé à aucun actif ni à l'économie d'aucun pays, le prix du bitcoin a observé des variations vertigineuses.
Par exemple, en 2017, le bitcoin avait commencé l'année à moins de 1 000 dollars, et avait vu son prix s'envoler au fil des mois avant une véritable flambée entre mi-novembre et mi-décembre, quand les prix avaient quadruplé en moins d'un mois.
Après avoir atteint un sommet à 19 511 dollars le 18 décembre, les cours avaient fondu tout au long de 2018, pour finir à un peu plus de 3 000 dollars.
Cette volatilité, ainsi que le coût élevé des transactions, explique que pour l'instant, si le bitcoin a réussi à intéresser les investisseurs, son utilisation comme moyen de paiement reste toutefois limitée.