Extrême-Orient, économie, rencontre avec Zelensky : les messages forts de Poutine au Forum économique oriental à Vladivostok

Le président russe Vladimir Poutine participe ce 5 septembre à la séance plénière du Xᵉ Forum économique oriental. Organisé à Vladivostok du 3 au 6 septembre, ce rendez-vous international rassemble plus de 4 500 participants issus de plus de 70 pays autour du thème « Extrême-Orient : coopération pour la paix et la prospérité ».
Vladimir Poutine favorable à l’usage de l’IA, mais seulement comme outil « d’aide à la décision »
Le président russe a déclaré que l’intelligence artificielle ne peut aujourd’hui jouer qu’un rôle d’« aide » à la décision, notamment au sein du gouvernement et de la Banque centrale. Il s’est dit favorable à son utilisation, y compris pour l’élaboration du budget, tout en soulignant que l’IA ne saurait cependant remplacer les choix humains. Il a insisté sur le fait qu’« un humain doit ensuite assumer la responsabilité de la décision prise », soulignant que l’IA « n’est qu’un outil ».
Vladimir Poutine revient sur le projet d’adhésion de l’Ukraine à l’UE
Le président russe a reconnu que l’objectif de Kiev de rejoindre l’Union européenne constituait un choix souverain. Il est revenu sur la présidence de Viktor Ianoukovitch, affirmant que celui-ci ne s’opposait pas à l’adhésion mais voulait en négocier « des conditions acceptables ». Selon Poutine, l’ancien dirigeant ukrainien avait même « les larmes aux yeux » en découvrant les conséquences économiques négatives qu’un rapprochement rapide avec Bruxelles aurait entraînées.
Poutine se dit prêt à rencontrer Zelensky, mais doute de l’utilité de tels contacts
Le président russe a affirmé que Kiev, qui refusait encore récemment des contacts directs avec Moscou, les sollicite désormais. Il a toutefois estimé qu’une rencontre avec Volodymyr Zelensky aurait « peu de sens », jugeant qu’il serait « pratiquement impossible de parvenir à un accord sur les questions clés ». Vladimir Poutine a néanmoins souligné sa disponibilité à un tel échange indiquant que « la meilleure place pour cela est la ville de Moscou », où la Russie garantirait « à 100 % » la sécurité de Zelensky.
Vladimir Poutine prévient : des troupes de l’OTAN en Ukraine seraient « des cibles légitimes »
Le président russe a affirmé que toute présence militaire de l’OTAN en Ukraine constituerait « une cible légitime » pour l’armée russe. Il a ajouté qu’après la conclusion d’un accord de paix durable, la présence de forces étrangères dans le pays « n’aurait plus de sens ». Poutine a également assuré que la Russie respecterait pleinement d’éventuels accords de paix, une fois conclus, et a souligné que les garanties de sécurité devraient concerner « aussi bien la Russie que l’Ukraine ». Il a toutefois relevé qu’aucune discussion « sérieuse » n’avait encore été engagée à ce sujet.
Vladimir Poutine se dit ouvert au dialogue avec Donald Trump
Le président russe a affirmé être disposé à des échanges avec son homologue américain, précisant qu’une entente existe entre eux pour organiser des conversations téléphoniques « si nécessaire ». Il a toutefois indiqué qu’aucun appel n’avait eu lieu après sa visite en Chine ni à la suite de récentes consultations européennes.
Vladimir Poutine : « De nombreuses entreprises américaines veulent coopérer avec la Russie »
Le président russe a affirmé que plusieurs sociétés aux États-Unis sont prêtes à reprendre ou à entamer une coopération avec la Russie. Il a notamment évoqué des projets en Alaska, où « les États-Unis disposent de ressources et la Russie de technologies de liquéfaction du gaz bien plus efficaces que celles de certains partenaires des Américains ». Une collaboration pourrait aussi s’étendre à l’Arctique, y compris en format trilatéral avec la Chine. « Nous ne mettons aucun obstacle, aucun bâton dans les roues », a-t-il insisté, précisant qu’il « ne manque qu’une décision politique » pour relancer la coopération économique entre Moscou et Washington.Le Premier ministre mongol salue le rôle du Forum et soutient le projet «Force de Sibérie-2»
Le chef du gouvernement de la Mongolie, Gombojav Zandanshatar, a qualifié le Forum économique oriental de « mécanisme important de dialogue » dans la région Asie-Pacifique. Il a souligné que la Russie, la Chine et la Mongolie étaient « animées » par l’idée d’élargir leur coopération mutuellement bénéfique. Le Premier ministre a également assuré que son pays apporterait un soutien complet au projet gazier « Force de Sibérie-2 », destiné à relier la Russie et la Chine via la Mongolie.
Vladimir Poutine : « Les réserves de charbon de l’Extrême-Orient suffiront pour 900 ans »
Le chef de l’État a affirmé que les gisements de charbon de l’Extrême-Orient pourraient couvrir la demande pendant près de neuf siècles. Il a toutefois souligné que leur exploitation exigeait l’usage de technologies modernes pour être pleinement efficace.
Vladimir Poutine sur les entreprises étrangères en Russie : « Nous ne nous détournons de personne »
Le président russe a rappelé que de nombreuses sociétés occidentales parties de Russie l’ont fait « à perte » et qu’elles attendent désormais la levée des restrictions politiques pour revenir. Il a souligné que dans le même temps, certaines entreprises issues de pays en tension avec Moscou ont, au contraire, choisi de rester sur le marché russe et cherchent même à renforcer leur présence. « Nous ne nous détournons de personne. Nous n’avons jamais expulsé personne. Notre politique, aussi bien étrangère qu'économique, est stable et prévisible. C’est, à mon avis, notre avantage concurrentiel », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous n’avons chassé personne. Ceux qui le souhaitent peuvent revenir ».
Vladimir Poutine insiste sur les « relations de bon voisinage »
Le président russe affirme que Moscou entretient des relations de bon voisinage avec de nombreux pays, citant notamment la Chine, avec laquelle une « grande coopération » a été engagée il y a 20 ans, ainsi que le Vietnam, qualifié de partenaire « spécial » de longue date. Poutine a ajouté que la Russie « n’a jamais refusé de coopérer avec les pays désireux de développer leurs liens ». Enfin, il a rappelé que l’aigle bicéphale, symbole de l’État russe, « regarde non seulement vers l’Ouest et l’Est, mais aussi vers le Sud ».