Après l'interdiction des activités de l'UNRWA sur le territoire israélien par la Knesset, Juliette Touma, directrice des communications de l'agence onusienne, a accordé une interview à RT. Elle a confié que l’agence attendait à cette interdiction, une mesure ayant déjà été prise contre l'UNRWA au cours des derniers mois.
RT : Quelle est votre réaction à l’interdiction des activités de l’UNRWA par le Parlement israélien ? Que signifie-t-elle pour le travail sur le terrain ?
Juliette Touma, directrice des communications de l’UNRWA : L'impact qu'elle aura sur nos opérations n'est pas clair. Nous nous y attendions parce qu’il y avait déjà eu une mesure prise contre l’agence au cours des derniers mois. Hier, nous avons vu le résultat.
RT : Quels sont vos projets quant à la fourniture d’aide aux civils à Gaza et en Cisjordanie ? Est-elle encore possible ?
Juliette Touma : Nous continuons de faire tout ce qui est en notre pouvoir. Le temps dira si ça va changer. Nous suivons de très près la situation de deux millions de personnes à Gaza. Nous fournissons des abris aux déplacés qui ont été forcés de quitter leurs maisons à cause de la guerre. Nous sommes le plus grand fournisseur de nourriture et de soins de santé primaires. La question est de savoir qui est en mesure, quand bien même cela serait possible, de remplacer cette agence.
RT : Justement, c’est la grande question : sans l’UNRWA qui est considérée comme vitale pour les Palestiniens à Gaza, vers qui peut-on se tourner ? Existe-t-il une alternative, par exemple ?
Juliette Touma : Je crois qu’il faut poser cette question aux autorités israéliennes. Il est évident que l’UNRWA est la clé de voûte de l'aide humanitaire à Gaza. Nous sommes la plus grande agence humanitaire travaillant à Gaza. Nous fournissons des abris, de la nourriture, des soins de santé primaires à ceux qui ont le plus besoin de nous. Avant le début de la guerre, nous assurions l’éducation de plus de 300 000 garçons et filles dans la bande de Gaza, et la même chose avec la Cisjordanie occupée : plus de 40000 garçons et filles fréquentent les écoles de l’UNRWA. Je ne connais donc pas la réponse à cette question.
RT : L’ONU affirme que la situation humanitaire à Gaza est déjà désastreuse. En quoi l’interdiction d’une organisation comme l’UNRWA est-elle conforme au droit international ? Comment interprétez-vous cela ?
Juliette Touma : Cette interdiction peut avoir de graves conséquences sur la vie de ceux qui dépendent de l’UNRWA pour leur simple survie et pour l’opération humanitaire dans son ensemble car de nombreuses organisations de l’ONU travaillant à Gaza dépendent à leur tour de l’UNRWA en matière de logistique, de coordination et d'acheminement de l’aide.
RT : À votre avis, qu’est-ce qu’Israël veut obtenir avec cette interdiction? Compte tenu de ce que vous voyez sur le terrain, comment l’interprétez-vous ?
Juliette Touma : Je pense qu’il faut poser cette question aux Israéliens. Ce sur quoi le monde devrait se concentrer en ce moment, la priorité absolue, c’est de mettre fin à cette guerre, de parvenir à un accord et d’avoir un cessez-le-feu pour donner un répit aux civils où qu’ils se trouvent dans la région : à Gaza, au Liban ou à travers Israël. Il est temps de conclure un cessez-le-feu. Il est temps de faire la paix. La deuxième chose qui doit se produire immédiatement et sans délai est la libération des otages détenus à Gaza et il faut que le flux d’aide humanitaire à Gaza soit géré et administré par l’UNRWA.
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