Afghanistan : les Taliban prennent les villes de Ghazni et Herat, affrontements à Kandahar

- Avec AFP

Afghanistan : les Taliban prennent les villes de Ghazni et Herat, affrontements à Kandahar© Capture d'écran Source: Reuters
Des combattants talibans montent la garde à l'intersection de la route principale de la ville de Ghazni, en Afghanistan, dans cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par les talibans le 12 août 2021.
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Les Taliban ont pris dans la matinée la ville stratégique de Ghazni, à 150 km au sud-ouest de Kaboul, avant de s'emparer de la troisième ville du pays, Hérat. Les combats font également rage à Kandahar, deuxième ville du pays.

Le gouvernement afghan a reconnu ce 12 août que Ghazni était tombée, tout en assurant que des combats y étaient toujours en cours. «L'ennemi a pris le contrôle de Ghazni [...] Il y a des combats et de la résistance [de la part des forces de sécurité]», a ainsi affirmé Mirwais Stanikzai, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, dans un message WhatsApp aux médias.

Ghazni est la capitale provinciale la plus proche de Kaboul conquise par les insurgés depuis qu'ils ont lancé leur offensive en mai, à la faveur du début du retrait des forces étrangères, qui doit être achevé d'ici la fin août.

Quelques heures plus tard, les Taliban se sont emparés de Hérat, la troisième ville d'Afghanistan, dans l'Ouest du pays, une autre étape majeure de leur offensive. 

Les Taliban «ont tout pris», a confirmé auprès de l'AFP un haut responsable des forces de sécurité sur place. Ce dernier a précisé que les forces afghanes avaient battu en retraite «pour empêcher plus de dommages dans la ville» et se retiraient vers une base militaire située à Guzara, un district voisin. Les Taliban avaient hissé leur drapeau au-dessus du siège de la police de Hérat en fin de journée, a rapporté un correspondant de l'AFP, précisant que les rebelles n'avaient rencontré aucune résistance. Zabihullah Mujahid, un porte-parole des Taliban, a indiqué sur Twitter que «l'ennemi a fui... Des dizaines de véhicules militaires, armes et munitions sont tombés dans les mains» des Taliban.

Kandahar, prochaine étape ?

Par ailleurs, des groupes de combattants Taliban ont réussi à percer la ligne de front à Kandahar, deuxième ville du pays, et sont engagés dans des confrontations sporadiques avec les forces gouvernementales à l'intérieur de la ville, selon Goh Ahmad Kamin, membre du parlement local cité par CNN Arabic

Les combattants islamistes avaient de leur côté annoncé sur Twitter avoir pris la prison de Kandahar le 11 août, située dans la banlieue, pour en libérer «des centaines de prisonniers». A Lashkar Gah, le quartier général de la police a été fortement endommagé par l'explosion d'un véhicule piégé le 11 août au soir, contraignant les forces de police à se replier vers les bureaux du gouverneur, pendant que 40 policiers se rendaient aux Taliban, avait fait savoir un responsable gouvernemental sur place à l'AFP.

Kandahar, capitale de la province du même nom, et Lashkar Gah, capitale du Helmand voisin, sont assiégées depuis des mois par les Taliban. 

Face à la dégradation de la situation militaire, Kaboul a proposé «aux Taliban de partager le pouvoir en échange d'un arrêt de la violence dans le pays», a déclaré à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un négociateur du gouvernement aux pourparlers de paix à Doha. Le président afghan, Ashraf Ghani, avait toujours rejeté jusqu'ici les appels à la formation d'un gouvernement intérimaire non élu comprenant les Taliban. Mais son revirement risque d'être bien tardif, les insurgés n'ayant montré aucun signe de volonté de compromis depuis l'ouverture des négociations de paix en septembre 2020.
Ils y seront sans doute encore moins enclins après avoir avancé à un rythme effréné ces derniers jours. En une semaine, ils ont pris le contrôle de 10 des 34 capitales provinciales afghanes.

Les combats dans tout le pays ont un fort impact sur la population civile. Au moins 183 civils ont été tués, dont des enfants, en un mois à Lashkar Gah, Kandahar, Hérat (ouest) et Kunduz. Nombre de civils ont afflué ces derniers jours à Kaboul, où une grave crise humanitaire menace. Ils tentent désormais de survivre dans des parcs ou sur des terrains vagues de la capitale, dans le dénuement le plus complet.

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