Donald Trump : «Si ça ne tenait qu'à lui», John Bolton «s'en prendrait au monde entier»
Les déclarations contradictoires de Donald Trump, notamment sur une possible action militaire contre l'Iran, ont peut-être une explication : dans une interview, le président américain a exposé qu'il avait besoin de plusieurs sons de cloche.
Cette déclaration pourrait-elle aider à comprendre l'approche, en apparence contradictoire, voire incohérente, de Donald Trump sur les grands dossiers internationaux ?
Lors d'une interview accordée à l'émission Meet the Press (diffusée sur la chaîne américaine NBC depuis 1947), le président américain a admis qu'il tenait à s'entourer de conseillers en politique étrangère représentant des courants de pensée radicalement différents. «J'ai deux groupes de personnes. J'ai des colombes et des faucons», a-t-il exposé, répondant à la question de savoir si certains éléments de son administration le poussaient à la guerre avec l'Iran. Et de poursuivre, évoquant son conseiller à la Sécurité nationale, un fervent partisan de la guerre préventive : «John Bolton est absolument un faucon. Si ça ne tenait qu'à lui, il s'en prendrait au monde entier en une seule fois.»
WATCH: President Trump tells Chuck Todd that he has doves and hawks in his cabinet. #MTP#IfItsSunday
— Meet the Press (@MeetThePress) 23 juin 2019
Trump: “I have some hawks. John Bolton is absolutely a hawk. If it was up to him he'd take on the whole world at one time.“ pic.twitter.com/JKVB2IvMVU
Développant encore son raisonnement, Donald Trump a écarté l'idée selon laquelle les vues bellicistes de John Bolton – qui a également eu de l'influence auprès des présidents américains Ronald Reagan et George Bush fils – pourraient s'imposer. «Ca n'a pas d'importance, je veux les deux camps», a-t-il expliqué.
Ce même jour, John Bolton avait presque contredit son président en affirmant que les Etats-Unis se tenaient «prêts à agir en Iran». «Ni l'Iran, ni aucun autre acteur hostile ne devrait confondre prudence et retenue de la part des États-Unis avec de la faiblesse», a-t-il déclaré, avant une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
Depuis sa nomination au poste de conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump en avril 2018, John Bolton, fidèle au courant néoconservateur, a soutenu une politique de changement de régime et d'ingérence aussi bien en Iran qu'au Venezuela.
Donald #Trump à mi-mandat : deux ans de guérilla au cœur de l'Etat américain 🇺🇸#EtatsUnis#DrainTheSwamp#EtatProfond
— RT France (@RTenfrancais) 9 novembre 2018
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En avril 2019, John Bolton menaçait Cuba d'un retour des sanctions économiques... Mais pour Donald Trump, son conseiller fait «un très bon boulot», même s'il n'est «pas d'accord» avec lui au sujet du Moyen-Orient. Donald Trump serait-il passé maître en matière de dialectique ?
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