Le plan Trump pour Gaza, une menace pour le Liban ?

L’approbation du plan Trump par Netanyahou suscite des craintes au Liban d’une guerre contre le Hezbollah après Gaza. Des analystes prédisent une escalade israélienne si Beyrouth ne désarme pas le Hezbollah, malgré ses réticences. L’inaction libanaise et les ressources limitées d’Israël pourraient toutefois moduler l’ampleur d’un conflit imminent.
La presse libanaise s’alarme depuis l’approbation par Benjamin Netanyahou du plan Trump le 29 septembre : un cessez-le-feu à Gaza pourrait détourner l’attention israélienne vers le Liban et une nouvelle guerre contre le Hezbollah.
Le Hamas, divisé sur sa réponse, pourrait rejeter ce plan en 20 points ou l’accepter, risquant d’entériner une présence israélienne prolongée à Gaza, ce qui pourrait pousser Israël à frapper le Liban, selon la presse libanaise.
Les divisions internes du mouvement palestinien, révélées par un responsable anonyme à la BBC, ajoutent à l’incertitude, tandis que le Hezbollah craint une stratégie israélienne similaire au Liban, renforçant ses réticences à désarmer, malgré une décision ministérielle du 5 août non suivie d’un calendrier.
Scénarios d’escalade
Le contexte est tendu : Israël viole quotidiennement le cessez-le-feu de novembre 2024, et des figures américaines comme Lindsey Graham et Tom Barrack pressent Beyrouth d’agir, soulignant l’inaction libanaise. La presse libanaise estime également qu’une escalade dépendra des ressources israéliennes, limitées par un conflit à Gaza, mais elle prédit une opération pour imposer une zone tampon et désarmer le Hezbollah, avec ou sans accord libanais.
Des analystes anticipent un « accord draconien » si Gaza se calme, exploitant une marge de manœuvre accrue, bien que l’efficacité des frappes d’il y a un an, basées sur des renseignements du Mossad, soit difficile à reproduire sur le territoire libanais. De plus, certains experts prévoient un apaisement à Gaza d’ici mi-2026, ouvrant la voie à une focalisation sur le Liban, surtout si Beyrouth n’avance pas sur le désarmement.
Ils s’accordent tout de même sur un risque d’escalade, mais divergent sur son ampleur : Israël pourrait éviter un front multiple, préférant des frappes ciblées, ou imposer une occupation partielle. Dans ce climat, le Liban, déjà fragilisé par la crise économique et la fragilité politique du gouvernement Salam-Aoun, se trouve sous une pression croissante, alors que les Occidentaux doutent de sa capacité à contrôler le Hezbollah.