Nucléaire iranien : menace de sanctions pour ramener Téhéran à la table des négociations

Le 26 août 2025, l’E3 menace d’activer le mécanisme de snapback pour forcer l’Iran à négocier sur son programme nucléaire violant le JCPOA. Malgré des propositions de gel des sanctions, Téhéran exige leur levée préalable, dans un contexte de tensions régionales. La réunion de Genève aujourd’hui sera décisive.
Ce mardi 26 août, la tension monte autour du programme nucléaire iranien, alors que les puissances occidentales, notamment la Troïka européenne (France, Allemagne, Royaume-Uni), brandissent la menace de sanctions pour forcer Téhéran à reprendre les négociations.
Cette stratégie s’inscrit dans un contexte de crise aiguë, exacerbée par les violations iraniennes du Plan d’action global commun (JCPOA) depuis 2018, notamment l’enrichissement d’uranium à 60 %, bien au-delà des 3,67 % autorisés. Les frappes israéliennes de juin 2025 sur des sites nucléaires iraniens, comme Fordow, ont compliqué la donne, l’Iran dénonçant une atteinte à ses installations sous contrôle de l’AIEA.
L'Iran soutenu par Pékin et Moscou
Face à cette escalade, les Européens envisagent d’activer le mécanisme de « snapback » avant l’expiration de la résolution 2231 de l’ONU, prévue pour le 18 octobre 2025, une mesure qui rétablirait les sanctions internationales.
Les efforts diplomatiques menés par l’E3, qui ont multiplié les rencontres, comme celle du 20 juin 2025 à Genève, se sont pour l'heure soldés par des échecs.
Les Européens proposent un gel des sanctions en échange d’un arrêt temporaire des activités nucléaires iraniennes, suivi de pourparlers avec les États-Unis pour un retour au JCPOA. Cependant, Téhéran rejette cette offre, exigeant la levée préalable des sanctions américaines et une compensation pour les dégâts causés par Israël.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a averti le 5 août : « Sans engagement concret d’ici fin août, le snapback sera inévitable. » Cette pression s’accompagne d’une coordination avec Washington. Pourtant, des experts, comme Bernard Hourcade, doutent de l’efficacité de cette approche, notant que l’Iran pourrait accélérer son programme en cas de nouvelles sanctions.
Les conséquences économiques d’un snapback seraient dévastatrices pour l’Iran : chute des exportations pétrolières, gel des avoirs à l’étranger, et aggravation de l’inflation, déjà à 40 %. À la veille de la réunion de Genève, prévue aujourd’hui, les Européens misent sur un ultimatum, mais l’Iran, soutenu par la Russie et la Chine, pourrait résister, rendant l’issue incertaine.
Cette stratégie de pression, bien que risquée, vise à préserver la non-prolifération, mais pourrait aussi pousser Téhéran vers une rupture définitive.