Chine : des rumeurs quant à la propagation de plusieurs virus affolent la toile
La circulation de nombreuses rumeurs sur la toile, quant à la propagation en Chine de plusieurs virus, dont le métapneumovirus humain (hMPV), a provoqué une vague d’inquiétude. Des virologues interrogés par RT rappellent que cette maladie, loin d'être nouvelle, reste bénigne, bien qu'elle puisse être dangereuse pour les plus vulnérables.
Les réseaux sociaux sont en ébullition depuis plusieurs jours, après la circulation d'affirmations selon lesquelles plusieurs virus respiratoires se propageraient en Chine, dont le métapneumovirus humain (hMPV).
Celui-ci provoque des symptômes similaires à ceux de la grippe et touche principalement les enfants de moins de 14 ans ainsi que les adultes âgés de plus de 60 ans. Il a déjà fait parler de lui par le passé, notamment au printemps 2023, après une hausse des contaminations aux États-Unis au cours de l'hiver précédent.
Auprès de RT, Anatoli Altsteïn, chercheur en chef au Centre national de recherche en épidémiologie et microbiologie Gamaleya, s'est montré rassurant, insistant sur le fait qu'il n'y a aucune raison de paniquer. Selon lui, bien que la maladie soit généralement bénigne, elle peut représenter «un danger pour les personnes vulnérables, telles que les nourrissons, les personnes âgées et celles souffrant d'immunodéficiences».
Ce virologue a ajouté que le virus «n'est ni très répandu ni particulièrement grave», soulignant qu'«il ne s'agit pas d'un coronavirus et qu'une épidémie comparable à celle du COVID-19 ou de la grippe n'est pas à craindre».
Le professeur Olga Karpova, directrice de la chair de virologie de l'université d'État de Moscou Lomonossov, a souligné que le hMPV ne constituait pas une nouvelle menace, puisqu'il est connu depuis les années 1950. Elle a toutefois mis en garde contre le risque de complications, notamment «l'apparition d'infections pulmonaires d'origine bactérienne, qui pourraient aggraver la situation».
«Contrairement au virus de la grippe», a-t-elle précisé àdans une déclaration accordée à RT, «le hMPV ne subit pas de mutations rapides ni de variabilité importante, ce qui limite la probabilité d'apparition de nouvelles souches».
Des «fake news» selon l'ambassade de Chine aux Philippines
Sur les réseaux sociaux, plusieurs posts ont versé dans l'alarmisme. Des images montrant des files d’attente devant des hôpitaux, devenues virales sur X, Instagram et TikTok, tendent à renforcer l'inquiétude sur la toile alors qu'elles n'apportent aucun élément tangible.
Ces publications, largement relayées, montrant des images de personnes semblant attendre à l'hôpital, laissent entendre que la situation sanitaire en Chine serait préoccupante, avec des «hôpitaux débordés» tout comme les «crématoriums». Des affirmations ont également circulé selon lesquelles Pékin aurait pris des mesures exceptionnelles pour contenir la propagation de plusieurs virus respiratoires, dont le hMPV.
Aucune déclaration n’a, à ce jour, été faite en ce sens par Pékin ou l’Organisation mondiale de la Santé, ont souligné plusieurs sites dit de fact-checking. Ils ont également souligné que certaines images relayées dataient de la crise du Covid-19 et que d’autres étaient impossibles à dater.
Aux Philippines, auprès de l'Inquirer, considéré comme le quotidien de référence dans ce pays, le directeur de la section médias de l'ambassade de Chine, Tom Wu, a qualifié le 3 janvier de «fake news» ces publications circulant sur les réseaux sociaux affirmant qu’une nouvelle épidémie en Chine suscitait «des inquiétudes sanitaires internationales».