Le nouveau maître de Damas veut se doter d'une nouvelle armée
Ahmed el-Chareh, le nouveau maître de Damas, a fait savoir qu'il était prêt à refonder l'armée nationale syrienne avec l'incorporation des anciens groupes armés en son sein. Il a également indiqué qu'il n'autoriserait pas la circulation d'armes en dehors du contrôle de l'État.
Dans le sillage de la chute de Bachar el-Assad et de la refonte totale de l'État syrien, Ahmed el-Chareh [connu sous son nom de guerre, Abou Mohammed al-Joulani], le nouveau maître de Damas, cherche à se doter d'une nouvelle armée de métier.
Le dirigeant de facto de la Syrie, Ahmed el-Chareh, a déclaré que son administration annoncerait la nouvelle structure du ministère de la Défense et de l'armée dans les prochains jours, selon un article de Reuters publié le 22 décembre.
Lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan dimanche, il a également déclaré que son administration n'autoriserait pas la circulation d'armes en dehors du contrôle de l'État.
Amnistie pour les conscrits
A ce propos, le chef de la coalition dominée par des islamistes qui a pris le pouvoir en Syrie s’est engagé à dissoudre dans l’armée les factions qui ont contribué à la chute de Bachar el-Assad. Les groupes combattants «seront dissous et leurs combattants préparés à rejoindre les rangs du ministère de la Défense, et tous seront sous le coup de la loi», a affirmé Abou Mohammad al-Jolani ().
Alors que le nouveau pouvoir se veut rassurant vis-à-vis des conscrits de l'ancienne armée arabe syrienne de Bachar el-Assad en leur accordant une amnistie et en refusant d'intenter des poursuites judiciaires contre eux, les islamistes de Damas ont toutefois annoncé que les anciens hauts gradés de l'ancien chef d'État syrien ne seraient pas graciés. «Les personnes impliquées dans la torture et l'élimination des détenus» ne seraient pas graciées. Ahmed el-Chareh a demandé qu'ils soient livrés par les pays vers lesquels ils auraient fui.
Par ailleurs, plusieurs milliers de soldats syriens ayant fui l'avancée des djihadistes en Irak ont commencé à retourner sur le territoire syrien en coordination avec les autorités compétentes de Bagdad et de Damas. Certains d'entre eux ont néanmoins refusé de rentrer en Syrie.
Après plus de 13 ans de conflit, le pays est totalement morcelé avec la présence d'une myriade de groupuscules armés d'obédiences différentes.