Ukraine : «Notre inaction aurait été un crime contre les intérêts de la Russie et de son peuple», estime Poutine
Près de trois ans après le début de l'offensive en Ukraine, Vladimir Poutine a concédé que la partie russe aurait dû réaliser plus tôt que les Occidentaux n'avaient pas l'intention de mettre sincèrement en œuvre les accords de Minsk, offrant du temps à Kiev pour s'armer.
«Dans tous les cas, nous aurions dû nous rendre compte plus tôt et comprendre que nos opposants n’avaient aucune intention de respecter les accords de Minsk et qu’ils nous menaient simplement par le bout du nez, nous induisaient en erreur», a confié Vladimir Poutine à Pavel Zaroubine, lors d'un échange diffusé ce 22 décembre sur la chaîne Telegram de ce journaliste de VGTRK.
Ce dernier interrogeait le président russe sur ses récentes déclarations, quant au fait que l'opération militaire spéciale aurait dû être lancée avant février 2022.
«Un crime peut être commis soit par l'action, soit par l'inaction. Notre inaction aurait été un crime contre les intérêts de la Russie et de son peuple», avait déclaré juste avant le chef d'État russe.
Celui-ci a souligné que les dirigeants occidentaux, ayant accepté les accords de Minsk, prévoyaient de donner aux forces armées ukrainiennes le temps de se préparer à une action militaire et, par conséquent, «partaient du fait qu'il y aurait une action militaire».
Accords de Minsk : ces lourds aveux de Merkel et Hollande
Lors d'une émission en direct le 19 décembre, Vladimir Poutine a également indiqué que s'il avait su en 2022 «ce qui se passe maintenant», il aurait lancé une opération militaire plus tôt.
«Vous savez, si l'on pouvait regarder la situation en sachant ce qui se passe maintenant. Ce que je penserais, c'est qu'une décision comme celle-ci, qui a été prise au début de l'année 2022, aurait dû être prise plus tôt», avait-il notamment déclaré.
Dans une interview publiée début décembre 2022, accordée à l'hebdomadaire allemand Die Zeit, l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que l'accord de Minsk de 2014 était «une tentative de donner du temps à l'Ukraine» pour se renforcer militairement.
Des déclarations confirmées par l'ancien président français François Hollande, lors d'une interview accordée au média anglophone pro-Occident Kyiv Independentet publiée fin décembre 2022.
«Oui, Angela Merkel a raison sur ce point», avait-il déclaré, interrogé sur le fait que les négociations de Minsk «avaient pour but de retarder les avancées russes en Ukraine».
«Les accords de Minsk ont stoppé l'offensive russe pendant un certain temps», avait-il poursuivi. «L'armée ukrainienne était complètement différente de celle de 2014. Elle était mieux entraînée et mieux équipée. C'est le mérite des accords de Minsk d'avoir donné cette opportunité à l'armée ukrainienne», avait-il encore déclaré au cours de cette interview.
«J'ai toujours pensé que les dirigeants allemands se comportaient sincèrement avec nous», avait commenté Vladimir Poutine, assurant ne «franchement» pas s'attendre «à entendre cela» venant d'Angela Merkel.