Assassinat d’Ismaël Haniyeh : la piste du Mossad se précise
Selon plusieurs sources citées par le New York Times et Axios, le Mossad aurait introduit une bombe dans la chambre du dirigeant du Hamas afin de l’éliminer. Un engin explosif, installé deux mois à l’avance, et que des agents du service d’espionnage israélien auraient actionné depuis le sol iranien.
Comment Israël a-t-il éliminé Ismaël Haniyeh à Téhéran ? Le Mossad, service d'espionnage israélien, aurait piégé la chambre du dirigeant du Hamas selon le New York Times (NYT), qui cite sept responsables du Moyen-Orient, dont deux Iraniens, et un responsable américain.
Une chambre située dans un complexe, connu sous le nom de Neshat, «géré et protégé par le Corps des Gardiens de la révolution islamique», a souligné le quotidien américain. Ce dernier souligne ainsi une «faille» dans la sécurité iranienne, d’autant plus que l’engin aurait été posé «plusieurs semaines avant d'être finalement déclenché». «La bombe a explosé à distance, ont indiqué les cinq responsables, une fois confirmée sa présence dans sa chambre à la maison d'hôtes», relate le NYT, ajoutant que la déflagration «a également tué un garde du corps».
Des affirmations étayées par deux sources proches du dossier, citées par le site Axios, précisant que l’explosion a eu lieu la veille de l’annonce de l’assassinat d’Haniyeh, soit le 30 juillet. Le responsable politique du Hamas venait alors d’assister à la cérémonie d'investiture du président iranien Massoud Pezeshkian.
Initialement, le Hamas a déclaré qu'Haniyeh avait été tué dans une frappe aérienne israélienne, envoyée d'«un pays tiers». D’après les sources d’Axios, le dispositif «de haute technologie utilisant l'intelligence artificielle» a été déclenché à distance par des agents du Mossad «qui se trouvaient sur le sol iranien après avoir reçu des informations selon lesquelles Haniyeh était effectivement présent dans la pièce».
Une bombe installée des semaines à l’avance
Selon les sources des deux médias américains, Israël, qui n’a pas reconnu sa responsabilité dans cet assassinat, n’aurait prévenu les autorités américaines «et d’autres gouvernements occidentaux» qu’après l’opération.
L'article du NYT précise que Ziad al-Nakhala, le chef du Jihad islamique, était présent dans la même résidence que le responsable du Hamas, «ce qui suggère une planification précise dans le ciblage de Haniyeh», analyse le quotidien américain.
Si avérées, ces informations balaient le scénario d'un missile envoyé par l'aviation israélienne et sur la façon dont l’appareil israélien aurait pu échapper à la défense antiaérienne iranienne pour délivrer une frappe en plein cœur de la capitale iranienne. Plusieurs sources interrogées par le quotidien américain ont précisé que les préparatifs avaient pris «des mois» pour surveiller le complexe et y dissimuler l'engin explosif.
The New York Times a précisé que l'assassinat du chef du bureau politique du Hamas ressemblait étroitement à l'assassinat du scientifique iranien responsable du programme nucléaire, Mohsen Fakhrizadeh, en 2020. Cet assassinat avait requis l'utilisation d’une arme similaire.
Les funérailles d'Ismaël Haniyeh ont eu lieu à Téhéran le 1er août devant une foule immense. Le 2 août le chef du bureau politique sera enterré au Qatar, où il résidait depuis 2017.