Suspension de l’accord céréalier : la Russie dit comprendre «les préoccupations» des pays africains
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a assuré comprendre l’inquiétude des pays africains après la suspension de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes en mer Noire, promettant de continuer à livrer les pays dans le besoin.
«Des efforts sont déployés pour faire en sorte que les pays africains ne souffrent pas de conséquences négatives». Lors d’une conférence de presse ce 21 juillet, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Verchinine est longuement revenu sur les conséquences de la suspension de l’accord céréalier par la Russie.
Affirmant que seules «922 000 tonnes soit 2,8%» des volumes de grains expédiés depuis les ports ukrainiens étaient allées à «les pays les plus nécessiteux», le ministre russe a déclaré que «des contacts étaient en cours» avec les capitales africaines afin de compenser l’arrêt de ces livraisons ukrainiennes. «Nous comprenons les préoccupations qui peuvent apparaitre chez nos amis africains. Je veux dire ici que celles-ci ne sont pas seulement parfaitement compréhensibles, mais encore qu’elles seront prises en compte dans leur totalité» a-t-il assuré.
«Les pays qui en ont besoin recevront naturellement les assurances appropriées»
«Je crois que tout cela sera fait et mené à bien» a répondu Sergueï Verchinine à une journaliste qui l’interrogeait sur l’existence d’accords, ou s’il en sera conclu, avec les pays africains, à l’occasion du sommet Russie-Afrique qui doit avoir lieu les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg. «Les pays qui en ont besoin recevront naturellement les assurances appropriées concernant les produits agricoles en premier lieu les céréales», a assuré le ministre.
L'accord céréalier, signé en 2022 sous l'égide de la Turquie et de l'ONU, a cessé de fonctionner le 18 juillet. Outre le non-respect de la partie des accords la concernant, la Russie a régulièrement accusé l'Ukraine d'utiliser le corridor humanitaire destiné aux cargos à des fins militaires, notamment pour acheminer des armes ainsi que lancer des attaques en Crimée.
Le mémorandum Russie-ONU, jusqu’à présent non appliqué, prévoyait notamment la levée des sanctions visant les exportations russes d'aliments et d'engrais, la reconnexion au système Swift de la banque russe d’investissement agricole (Rosselkhozbank), la reprise des approvisionnements en machines agricoles et pièces détachées, ainsi que la restauration du pipeline d'ammoniac Togliatti-Odessa.
Le 20 mars, le président russe avait annoncé l’engagement de Moscou à livrer des céréales aux pays africains dans le besoin si l'accord sur les exportations ukrainiennes n'était pas reconduit.