Haut-Karabagh : Moscou ne voit «aucune alternative» à sa médiation
La présidence russe a réagi à la tenue de pourparlers entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan à Washington. Le Kremlin fait valoir qu'il n'existe aucune autre base juridique que celle élaborée avec l'aide de la Russie.
Devant la presse, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a déclaré ce 2 mai qu’il ne voyait pour l’heure aucune alternative aux accords entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan négociés par Moscou, concernant la résolution du conflit au Haut-Karabagh.
Ce territoire soutenu par Erevan, majoritairement peuplé d’Arméniens et qui a déclaré son indépendance vis-à-vis de Bakou à la chute de l’URSS, est situé au cœur de l’Azerbaïdjan, qui le revendique.
«Il est certainement possible de résoudre les problèmes existants entre les deux pays et éventuellement d’élaborer des actions et des mesures conjointes visant à réduire les tensions dans la région sur la base de ces documents trilatéraux qui ont été signés avec la participation de la Russie» a estimé Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. Avant de poursuivre : «A l’heure actuelle, il n’existe aucune autre base juridique susceptible de contribuer à un règlement.»
«Toute aide susceptible de contribuer à un règlement est la bienvenue»
Moscou avait obtenu un cessez-le-feu, à l’automne 2020, après la reprise des hostilités dans ce conflit qui oppose depuis trois décennies ces deux ex-républiques soviétiques. Des soldats russes avaient été dépêchés sur place dans le cadre d’une mission de maintien de la paix. Les accords tripartites, cosignés sous l’égide de Moscou par les dirigeants arméniens, azéris et russes, comprennent la délimitation des frontières des deux pays, l'ouverture de voies de transport ainsi que l'établissement de contacts entre des groupes civils, des législateurs et des chefs religieux des deux pays.
Toutefois, le cessez-le-feu a été violé à plusieurs reprises, notamment le 5 mars dernier, quand un accrochage a causé cinq morts, trois du côté arménien et deux du côté azéri.
Les propos du porte-parole du Kremlin surviennent alors que se sont ouverts, le 1er mai à Washington, des pourparlers entre les chefs de la diplomatie arménienne et azérie. «Bien entendu, toute aide susceptible de contribuer à un règlement est la bienvenue, mais nous savons aussi qu’il existe plusieurs tentatives qui diluent la base d’un règlement. A long terme, cela pourrait ne pas fonctionner. Espérons que dans cette situation, il s’agit du premier cas de figure», a ajouté Dmitri Peskov.
Russes, Américains et Français coprésident depuis 1992 le groupe dit «de Minsk» de l’OSCE sur ce conflit, visant à relancer des négociations de paix.