Les alliés de la Nupes déposeront une motion de censure contre le gouvernement Borne
- Avec AFP
La NUPES s'est accordée pour déposer une motion de censure contre le gouvernement Borne alors que le Premier ministre a décidé de ne pas se soumettre à un vote de confiance des parlementaires. Le RN et LR refusent de la voter.
L'alliance de gauche Nupes à l'Assemblée nationale a annoncé le dépôt d'une motion de censure le 6 juillet à 14h30 contre le gouvernement d'Elisabeth Borne, soit juste avant sa déclaration de politique générale, ont indiqué plusieurs de ses membres.
«C'est l'Assemblée nationale qui choisit le gouvernement. Madame la Première ministre a manifestement décidé de s'y soustraire et de faire comme si le vote des élections législatives n'avait pas eu lieu», a déclaré la présidente du groupe parlementaire LFI, annonçant que le dépôt de cette motion aurait lieu «demain», c'est-à-dire le 6 juillet.
"Comme Madame #Borne refuse de faire le vote de confiance, nous avons décidé de déposer une motion de défiance". >> La #Nupes annonce le dépôt d'une #motion de censure commune demain, alors que la Première ministre prononcera son discours de politique générale. #DirectANpic.twitter.com/FOCEVg2a9q
— LCP (@LCP) July 5, 2022
Ses signataires la présentent comme une «motion de défiance» à l'égard de la Première ministre qui n'a pas prévu de demander un vote de confiance.
«Cela mettra chacune et chacun face à ses responsabilités», a affirmé en outre devant la presse la présidente des députés LFI, qui voit dans cette motion «une question de principe» face à une chef du gouvernement qui «se voile les yeux».
Le communiste Sébastien Jumel a souligné qu'il n'était pas possible pour la gauche d'accorder la confiance «a priori», d'où cette motion de censure, «seul outil à disposition».
La droite peu emballée par le projet
Les quatre groupes de gauche au Palais-Bourbon − LFI, PCF, écologiste, PS − s'y associent mais certains députés pourraient individuellement ne pas la cosigner, comme la socialiste Valérie Rabault qui a pris ses distances vis-à-vis de la Nupes. «[Au groupe PS], il y a des débats en interne et la majorité a décidé de se rallier à cette proposition», a indiqué leur chef de file Boris Vallaud.
Cette motion est-elle un test pour la Nupes ? Boris Vallaud et Julien Bayou, coprésident des députés écolos, ont répondu de concert que «c'est un test pour le gouvernement». Une telle motion n'est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l'Assemblée nationale, soit 58 députés. La Nupes compte à elle seule 151 députés.
Nous, on n'est pas là pour tout bloquer, tout casser, on est là pour proposer des solutions
La motion devra être soumise au vote de l'Assemblée nationale au moins 48 heures après son dépôt, en vertu de l'article 49-2 de la Constitution, soit le 8 juillet en début d'après-midi au plus tôt. Pour faire tomber le gouvernement, il lui faudrait réunir une majorité absolue, ce qui paraît peu probable faute d'un rassemblement des oppositions. Le groupe RN (89 députés) notamment n'a pas prévu de se prononcer pour. «Nous, on n'est pas là pour tout bloquer, tout casser, on est là pour proposer des solutions», selon son porte-parole Sébastien Chenu.
De même pour le groupe LR (62 députés): «On ne se prêtera pas à ce jeu», a indiqué son président Olivier Marleix sur LCI. «Cela me paraît assez puéril comme démarche [...] et totalement inutile», a-t-il critiqué, évoquant une «stratégie de tension un peu théâtralisée» de la part de LFI.