Premier tour des régionales : la droite en position de force, LREM essuie un camouflet
La droite (LR et ex-LR) semble être la gagnante des régionales marquées par une abstention record. Une élection qui peut lui permettre d'espérer d'être la première force d'opposition pour 2022. En face, les macronistes ont subi de cuisantes défaites.
Avec un niveau d'abstention, compris entre 66,1% et 68,6% selon les estimations des instituts de sondage, au soir du premier tour des régionales le 20 juin, les régionales auront globalement profité aux présidences sortantes, qu'elles soient de droite ou de gauche. Ce nonobstant, dans la moyenne nationale, il apparaît que la droite (Les Républicains et anciens membres du parti) a tiré son épingle du jeu avec un score estimé entre 27,2 et 29,3%, loin devant le deuxième du scrutin, le Rassemblement national (RN) aux alentours de 19%. Trois de ses candidats sortants se sont particulièrement illustrés, dont deux anciens cadres des Républicains (LR), ayant pris leurs distances avec leur parti mais ayant des majorités avec leur ancienne structure.
Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez dominent et confirment
Ainsi, dans les Hauts-de-France, le prétendant à la présidentielle Xavier Bertrand (centre-droit, ex-LR) a obtenu près de 44% des voix, loin devant son rival du Rassemblement national, Sébastien Chenu (entre 22,5% et 24,4%), tandis que le candidat de la majorité présidentielle Laurent Pietraszewski ne serait pas qualifié selon les estimations (entre 7,3% et 9,1%).
En Ile-de-France, la présidente de Libres, Valérie Pécresse, devance largement ses adversaires avec 36,4% des voix selon une estimation Elabe pour BFMTV avec SFR Business. Elle se place loin devant Jordan Bardella (RN) qui récolte 13% des suffrages.
En Auvergne-Rhône-Alpes, l'actuel président LR, Laurent Wauquiez, a lui aussi pris une option pour un nouveau mandat, donné entre 45 et 46,8% des voix selon les estimations, soit plus de 30 points devant ses rivaux. L'écologiste (EELV) Fabienne Grebert est à 13,4% selon Ifop Fiducial, 14% selon Opinionway. Le candidat RN Andrea Kotarac arrive en troisième position à 12% selon les deux instituts.
La République en marche en échec
Ces résultats renforcent possiblement la position de la droite en tant que première force d'opposition à Emmanuel Macron en vue de 2022. D'autant plus que l'exécutif avait fait de ces enjeux régionaux la possibilité de faire turbuler la droite pour mieux l'affaiblir. Or, cette élection offre un autre enseignement : La République en marche a subi un naufrage général.
C'est le cas particulièrement dans les Hauts-de-France où cinq ministres s'étaient lancés dans la bataille, avec pour tête de liste le secrétaire d'Etat chargé des retraites, Laurent Pietraszewski. Avec un score inférieur à 10%, la liste est éliminée dès le premier tour, ce qui constitue indéniablement un camouflet pour la majorité présidentielle. En Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie, menées respectivement par le député Bruno Bonnell et le vice-président de Toulouse métropole, Vincent Terrail-Novès, les listes macronistes sont également écartées dès le premier tour.
En Ile-de-France, la liste de Laurent Saint-Martin qui comptait notamment la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, et la ministre du Logement Emmanuelle Wargon, se qualifie pour le second tour mais ne récolte qu'environ 12,2% des voix, se positionnant en quatrième position au soir du 20 juin.
«Je ne vais pas faire de langue de bois : oui, bien sûr qu'on a des déceptions [d'avoir] réalisé ce score-là», a regretté le patron du parti présidentiel, Stanislas Guerini, sur RTL.