Mila n'a toujours pas pu regagner son lycée, les parents furieux contre l'Education nationale
Après avoir critiqué et tenu des propos injurieux sur l'islam, Mila avait été la cible de menaces sur les réseaux sociaux. Quatre mois plus tard, ses parents s'indignent contre l'Education nationale et leur fille a été placée en internat.
Les parents de la jeune Mila, 16 ans, sont en colère. Et ils le font savoir dans un courrier envoyé à la proviseure de l'ancien lycée de leur fille, également transmis au ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer et à la rectrice de Grenoble, Hélène Insel. Et pour cause, l'adolescente, déscolarisée après avoir été victime d'insultes et de menaces pour des propos injurieux sur l'islam, n'a pu trouver d'autre point de chute qu'un internat, comme le rapporte Le Point le 17 juin.
Aucune mesure prise contre les harceleurs, déplorent les parents
Dans le courrier, consulté par l'hebdomadaire, les parents de Mila s'alarment : «Cela fait maintenant quatre mois que notre fille a dû être déscolarisée en raison des risques pour sa sécurité et devant l'ampleur des menaces provenant d'élèves de votre établissement. Or, à ce jour, nous n'avons pas été informés des dispositions prises à l'encontre de ses harceleurs.»
Mila n'a en effet pu trouver aucun établissement public pour l'accueillir, ces derniers se disant «dans l'impossibilité d'assurer sa sécurité». Pire, Mila a été placée dans un internat en attendant, coupée de ses amis, alors que ses agresseurs seraient toujours dans l'établissement de Villefontaine. «C'est le monde à l'envers : notre fille, la victime de cette affaire, a été contrainte de quitter son lycée et ses amis alors que les auteurs, contre lesquels aucune sanction n'a été prise, alors même qu'ils ont été clairement identifiés, peuvent continuer à vivre leur vie sans être inquiétés», déplorent les parents.
Ils avertissent également qu'ils n'en resteront pas là, ayant connaissance de faits similaires ayant été vécus par d'autres élèves dans le lycée, sur la foi de «témoignages» : «Les parents d'élèves nous ont indiqué que l'administration en poste à cette époque avait fermé les yeux.» Le lycée aurait, d'après eux, par voie de conséquence camouflé les agissements de ceux qui harcèlent et menacent : «Nous souhaitons savoir quelles actions pédagogiques portant sur la laïcité, la liberté d'expression au sujet de toutes les religions et la prévention du harcèlement ont été mises en place en direction de vos élèves. Nous savons que vous connaissez une grande partie des élèves impliqués. Nous n'accepterons pas que des mesures fermes et exemplaires ne soient pas prises.»
Un constat qui n'est pas sans rappeler le phénomène #PasDeVague des enseignants critiquant les violences subies, les pressions et le manque de soutien de la hiérarchie qui préférerait mettre un voile sur les problèmes soulevés.
Les parents de Mila s'interrogent d'ailleurs sur les futures Mila qui pourraient être également victimes de harceleurs : «L'école de la République ne peut pas vivre sous le régime de la terreur religieuse. L'Education nationale se doit d'être intransigeante au sujet de la laïcité [...] L'Education nationale pourra-t-elle, à l'avenir, sauver d'autres Mila de la vindicte religieuse ?»