Revendiquant son «droit au blasphème», Mila ne regrette «absolument pas» ses critiques de l'islam
Si elle a confié regretter la vulgarité de ses propos, Mila – toujours déscolarisée en raison des nombreuses menaces de mort qui pèsent sur elle – a expliqué que le fond de ses critiques d l'islam étaient «vraiment sa pensée».
Mila – la lycéenne iséroise de 16 ans dont les virulentes critiques sur l'islam lui ont valu un déferlement de menaces de mort qui l'empêchent aujourd'hui d'être scolarisée – a assuré le 3 février sur TMC ne «pas regretter» ses propos, revendiquant son «droit au blasphème». «Je ne regrette absolument pas mes propos, c'était vraiment ma pensée», a ainsi déclaré la jeune fille sur le plateau de l'émission Quotidien.
Mila est notre invitée dans #Quotidien pour sa seule et unique interview. pic.twitter.com/cZ1VqObHrR
— Quotidien (@Qofficiel) February 3, 2020
«Je m'excuse un petit peu pour les personnes que j'ai pu blesser, qui pratiquent leur religion en paix, et je n'ai jamais voulu viser des êtres humains, j'ai voulu blasphémer, j'ai voulu parler d'une religion, dire ce que j'en pensais», a-t-elle précisé.
L'islam c'est de la merde
Dans une vidéo publiée le 18 janvier et rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, elle clamait, en réaction à des insultes et menaces reçues en raison de son orientation sexuelle de la part d'internautes musulmans : «Je déteste la religion, le Coran est une religion de haine, il n'y a que de la haine là-dedans. L'islam c'est de la merde. [...] Votre Dieu, je lui mets un doigt dans le t*** du ***.»
Depuis, la lycéenne a dû être déscolarisée et explique qu'aujourd'hui sa vie est «clairement en pause». «L'Education nationale fait le maximum pour m'aider, me trouver un endroit où je serai en sécurité mais ce n'est pas évident», a-t-elle expliqué.
«Elle est dans une situation très particulière que nous condamnons, donc nous l'aidons avec une certaine discrétion car l'objectif est de la rescolariser paisiblement pour qu'elle ait une vie normale», avait indiqué un peu plus tôt à la presse le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer. Mila a confié regretter d'avoir tenu ses propos «sur les réseaux sociaux», ne mesurant pas «l'ampleur que ça a pu prendre», ainsi que «la vulgarité» des termes employés.
Elle a également alerté les internautes sur «les faux comptes» et les «fausses cagnottes», précisant qu'aucune cagnotte n'avait été ouverte à son bénéfice.
Le parquet de Vienne, qui avait ouvert une enquête pour «provocation à la haine à l'égard d'un groupe de personnes, en raison de leur appartenance à une race ou à une religion déterminée», l'a classée sans suite. Les enquêteurs poursuivent en revanche leurs investigations pour trouver les auteurs des menaces de mort exprimées à l'encontre de la jeune fille qui a porté plainte.
Selon la lycéenne, «la police prend ça très au sérieux». Plus tard ce même jour, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a d'ailleurs fait savoir que Mila et sa famille étaient «protégées par la police». La polémique a suscité nombre de réactions dans la sphère politico-médiatique : le délégué général du Conseil français du culte musulman, Abdallah Zekri, avait par exemple appelé la jeune fille à assumer ses «responsabilités» et les «conséquences» de ses paroles tandis que Ségolène Royal avait elle estimé que la jeune fille avait «manqué de respect». Tout en condamnant les menaces de mort reçues par Mila, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a qualifié «d'atteinte à la liberté de conscience» le fait d'insulter une religion.